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Dégradation de l’environnement : Perte du 4,2 % du PIB en 2050

Dégradation de l’environnement : Perte du 4,2 % du PIB en 2050

 

Selon le rapport Global Futures publié par le Fonds mondial pour la nature (WWF), Madagascar perdra 4,2% de son produit intérieur brut d'ici 2050 si la nature continue de se dégrader au même rythme qu'aujourd'hui. L’érosion côtière, la perte d'espèces et le déclin des ressources naturelles (forêts, ressources marines, etc.) coûteraient au monde 479 milliards USD par an.

Pour la première fois, le coût économique du déclin de la nature pour 140 pays a été évalué. En outre, les pays dont les économies seront les plus durement touchées d'ici 2050 ont été identifiés. Les scientifiques ont utilisé des scénarios reliant les services éco systémiques aux modèles économiques pour modéliser leurs projections. Ils ont utilisé six services éco systémiques fournis par la nature: la pollinisation, la protection des côtes, les ressources en eau, la pêche marine et le stockage du carbone. La nature dégradée ne peut pas fournir les mêmes services. Les récifs coralliens et les mangroves ne pourront plus arrêter l'érosion côtière comme ils le devraient. Cela affaiblira les infrastructures côtières, les zones de pêche et agricoles.
Une nature plus dégradée sera également beaucoup plus fragile face aux aléas climatiques. Pour Madagascar, la diminution du couvert forestier actuel entraînerait une perte de 1,31% de notre PIB d'ici 2050. Si la déforestation réduit encore la superficie des forêts restantes, elles emmagasineront moins de carbone, nous protégeront moins des effets du changement climatique, retiennent moins le sol et attirent moins de précipitations ... Tout cela aura un impact sur les espèces d'insectes qui pollinisent les fleurs et la disponibilité des ressources en eau pour les agriculteurs. En conséquence, il y aura une augmentation des prix des produits de base et des aliments. Les scientifiques ont estimé l'augmentation des prix mondiaux du bois (+ 8%), du coton (+ 6%), des graines oléagineuses (+ 4%) et des fruits et légumes (+ 3%).

Loin d'être simplement alarmiste, le rapport Global Futures propose des solutions concrètes et réalistes. Une meilleure gestion de l'utilisation des terres pour éviter de détruire les zones naturelles qui existent encore est une priorité. Avec une gestion durable qui permet aux milieux naturels de continuer à fournir les services dont nous avons besoin, la planète entière en bénéficierait! Selon le rapport, avec une politique et des actions orientées vers la conservation de nos ressources, les forêts malgaches peuvent augmenter notre PIB de + 1,23% d'ici 2050.

Selon Tiana Ramahaleo, directrice de la conservation du WWF à Madagascar, "Il est urgent de préserver la nature restante qui fait la plus grande fierté de Madagascar. Nous avons la possibilité en 2020 d'ouvrir un nouveau chapitre dans l'écologisation de Madagascar et la sauvegarde de notre biodiversité. Le WWF appelle pour des engagements clairs et durables de notre part à tous de préserver notre biodiversité pour les générations futures, de respecter nos engagements climatiques et d'atteindre nos objectifs de développement durable pour Madagascar.

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