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Catastrophes naturelles : Investir dans la résilience

Catastrophes naturelles : Investir dans la résilience

 

Les pays sujets aux catastrophes mettent désormais l’accent sur la préparation et l’adaptation, encouragés par des organisations internationales telles que la Banque africaine de développement, le Fonds monétaire international et la Banque mondiale : investir dans la résilience au lieu de déverser a posteriori des ressources en secours et en reconstruction devrait permettre d’épargner des souffrances et de sauver des vies humaines. En juin 2019, le FMI s’est prononcé en faveur des investissements pour renforcer la résilience des pays exposés aux catastrophes, dans la mesure où ils permettraient de limiter les pertes attendues, d’améliorer les résultats économiques et d’assurer une meilleure continuité des services publics. Le FMI a toutefois reconnu que nombre de pays vulnérables risquent de juger de tels investissements inabordables. Selon le Programme des Nations Unies pour l’environnement, l’adaptation aux changements climatiques dans les pays en développement pourrait coûter entre 56 et 300 milliards USD d’ici 2030, soit deux à trois fois le montant des fonds actuellement disponibles. Pourtant, selon les économistes du FMI, investir dans la résilience pourrait réduire de moitié au moins le coût des interventions après une catastrophe. Tel est l’argument que les organisations internationales donnent aux pays et aux groupes de donateurs.

Dans les pays d’Afrique subsaharienne, les populations les plus touchées par les changements climatiques sont les ménages les plus pauvres : les changements climatiques exacerbent donc des inégalités déjà profondes. Au lendemain des cyclones, la Banque africaine de développement a approuvé un programme quadriennal de subventions de 100 millions USD visant à apporter une aide directe à un million de personnes dans trois pays d’Afrique de l’Est. Ce programme comprend des mesures ayant pour but d’améliorer la productivité et la résilience dans l’agriculture en améliorant les systèmes d’irrigation et les pratiques d’élevage. Il prévoit en outre d’améliorer la résistance des infrastructures, telles que routes, réseaux électriques, réseaux de distribution d’eau et d’assainissement, aux violentes tempêtes. Il renforcera également les systèmes d’alerte précoce et les capacités des institutions et des populations à faire face aux catastrophes.

Les chercheurs ont élaboré un modèle économique complexe pour comparer les effets de l’investissement dans la résilience à ceux de la simple aide aux sinistrés. D’après ce modèle, les pays exposés aux catastrophes ne tireraient guère d’avantages d’un autofinancement des coûts plus élevés de l’adaptation. « L’aide internationale est cruciale », précisent les chercheurs qui constatent que, lorsqu’elle se concrétise, l’aide au financement d’infrastructures résilientes peut conduire à des résultats spectaculaires.

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