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Afrique subsaharienne: Dette publique stabilisée

Afrique subsaharienne: Dette publique stabilisée

 

D’après les informations publiées par le Fonds monétaire international (FMI), la dette publique de la région Afrique subsaharienne rapportée à son PIB s’est stabilisée à environ 55 % en moyenne. Les taux d’endettement des exportateurs de pétrole ont chuté d’environ 10 points de PIB depuis 2016. Dans ce groupe de pays, l’ajustement a consisté à comprimer les dépenses. La réduction de près de 14 points de PIB du déficit budgétaire primaire hors produits de base sur la période 2013–18 est largement imputable aux coupes effectuées dans les investissements publics et, dans une moindre mesure, dans les dépenses primaires courantes, tandis que les recettes hors produits de base ont légèrement baissé. D’autres pays riches en ressources naturelles ont aussi un peu rééquilibré leur budget, principalement en réduisant les dépenses récurrentes. Dans les pays pauvres en ressources naturelles, le déficit budgétaire primaire s’est creusé, car les recettes rapportées au PIB ont diminué, contribuant à l’augmentation des ratios d’endettement.

Même si la dynamique de la dette s’est stabilisée, les facteurs de vulnérabilité de la dette publique demeurent importants dans certains pays. Parmi les pays d’Afrique subsaharienne à faible revenu et en développement, sept (représentant 3 % du PIB régional) sont surendettés (Érythrée, Gambie, Mozambique, République du Congo, Sao Tomé-et-Principe, Soudan du Sud, Zimbabwe), et neuf (16 % du PIB régional) présentent un risque élevé de surendettement (Burundi, Cap Vert, Cameroun, Éthiopie, Ghana, République centrafricaine, Sierra Leone, Tchad, Zambie). Dans les 19 autres pays à faible revenu et en développement, les vulnérabilités liées à la dette sont faibles à modérées. Pour la plupart des pays à revenu intermédiaire ou élevé, l’endettement public reste tenable dans le scénario de référence.

Certains facteurs de vulnérabilité ont trait à la composition de la dette publique. Les stocks de dette publique sont essentiellement d’origine commerciale et proviennent pour plus de la moitié de créanciers intérieurs et pour environ 15 % d’euro-obligations. La dette officielle bilatérale et multilatérale ne représentait qu’un quart environ du total de la dette publique en 2017, en net recul par rapport au début de la première décennie 2000. Le recours plus fréquent à la dette publique commerciale expose les bilans souverains à des risques accrus de refinancement et de change. En outre, l’augmentation de la dette contractée auprès de créanciers intérieurs pourrait avoir pour effet d’évincer les financements en faveur de projets du secteur privé.

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