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Pétrole et Gaz : Des incertitudes persistent

Pétrole et Gaz : Des incertitudes persistent

 

Selon l’Agence Internationale pour l’Energie (AIE), les investissements dans les nouvelles usines de liquéfaction de GNL (qui sont par nature à long terme) ont explosé en 2019, avec un nouveau record du volume de nouvelles capacités de GNL sanctionné en seulement un an. À ce jour, près de 90 milliards de m3 de capacité de liquéfaction ont atteint la décision finale d’investissement (FID), un trimestre de plus que le précédent record établi en 2005. La plupart des nouveaux projets de GNL ayant atteint la FID au cours des trois dernières années ont impliqué au moins un des plus grands. Autrement dit, près de 80% des nouvelles capacités de GNL faisant l’objet de sanctions incluent au moins une grande société pétrolière et gazière. De plus, le modèle de financement de ces projets est en pleine évolution, avec une part croissante des projets financés par des sociétés propres bilans, un signal d'amélioration de la confiance de l’industrie sur l’économie à moyen à long terme de nouveaux investissements.

Par ailleurs, l’AIE affirme que le secteur de l'énergie a connu un changement important au profit de projets dont les délais de construction sont plus courts et qui limitent les capitaux à risque. Plus précisément, dans le secteur de la production pétrolière et gazière et de l’électricité en amont, l’AIE a constaté que le secteur de l’énergie apporte de la capacité sur le marché plus de 20% plus rapidement en moyenne qu’au début de la décennie. 75% des dépenses pétrolières et gazières en amont et près de 70% des ajouts de production se trouvent maintenant dans des actifs construits en moins de 3 ans. En 2010, ces actions étaient respectivement inférieures à 60% et 50%.
Alors que la demande de pétrole et de gaz a fortement augmenté au cours des dernières années, les entreprises ont dû faire face à une incertitude croissante, face à la pression croissante des investisseurs sur la durabilité environnementale de leurs opérations et aux éventuels changements de politique liés au climat qui pourraient affecter la demande future.

Le cycle de ralentissement économique et la révolution du schiste ont également eu un impact sur les stratégies des sociétés pétrolières et gazières. Alors que les opérateurs ont immédiatement réagi en réduisant les coûts et l'efficacité, les entreprises ont également rationalisé leurs portefeuilles et ont exploré de nouvelles synergies et opportunités pour l'ensemble de l'offre en amont. Dans le même temps, les perspectives de marché variées ont conduit les entreprises à adopter différentes stratégies entre les secteurs du pétrole et du gaz.

Dans le secteur pétrolier, les incertitudes croissantes quant aux futures trajectoires de la demande ont incité les entreprises à hiérarchiser les projets capables de générer plus rapidement des flux de trésorerie. Cela s'est traduit par de multiples tendances: les actifs de schiste ont attiré une part croissante des investissements annuels des entreprises, tandis que dans le secteur conventionnel, ils préféraient investir dans des développements de friches industrielles afin de minimiser les dépenses d'investissement initiales. Enfin, les entreprises ont normalisé et redéfini leurs nouveaux projets en plusieurs phases. Dans le secteur du gaz naturel, toutefois, les entreprises ont manifesté une plus grande confiance dans le rôle à long terme du gaz naturel dans le bouquet énergétique mondial, encouragées par une demande très forte et par les politiques des principaux pays émergents favorisant l'abandon du charbon.

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