A LA UNE

Banques publiques: Soutenir les besoins du développement

Banques publiques: Soutenir les besoins du développement

 

D’après le Rapport sur le commerce et le développement 2019 publié le 25 septembre 2019 par la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED), les banques publiques devraient retrouver leur rôle traditionnel plus important si le paysage environnemental et économique devait être transformé d'ici 2030.

Les efforts visant à mobiliser des fonds privés en canalisant l’argent public par l’intermédiaire de géants bancaires mondiaux ou de banques parallèles seront plus susceptibles d’introduire de nouveaux coûts et vulnérabilités que de financer des investissements dans des énergies, des emplois et un développement plus propres et plus verts.

Le rapport appelle les banques à changer de jeu, en rejetant les marchés financiarisés actuels, qui se sont toujours concentrés sur les activités spéculatives et les secteurs productifs sous-desservis. La CNUCED soutient que ce sont les banques publiques qui assument la charge la plus lourde et que les banques publiques devraient donc être mieux soutenues à l'avenir. Cependant, l'analyse de la CNUCED montre que les banques publiques et en particulier les banques de développement ne sont pas suffisamment capitalisées pour renforcer leur rôle. Certaines banques sont très engagées, les encours de prêts de la Banque de développement chinoise à plus de 13,4% du PIB chinois et ceux de la Banque coréenne de développement à 10,5% du PIB coréen, mais d'autres banques publiques de pays tels que l'Inde, la Malaisie, le Mexique, la Fédération de Russie et l'Afrique du Sud ont des portefeuilles de prêts anorexiques représentant entre 1% et 2% du PIB de leurs pays. Un autre facteur contraignant est le faible ratio prêts/fonds propres de nombreuses banques. Cela est particulièrement problématique pour les banques de développement qui mobilisent des ressources sur les marchés des capitaux nationaux et internationaux. Étant donné que les banques ont un capital fixe, l’ampleur de leurs prêts est limitée par la manière dont les marchés perçoivent leur solvabilité, laquelle dépend dans une large mesure de leurs notations de crédit. Les efforts des banques pour obtenir des notations élevées limitent inutilement leurs prêts jusqu'à 1 000 milliards USD, selon les estimations des agences de notation de crédit elles-mêmes.

En effet, le rapport suggère notamment l’orientation des ressources des fonds souverains, dont l'actif sous gestion est estimé à 7 900 milliards USD, vers les besoins de développement, notamment en soutenant les banques de développement. En outre, un examen par les gouvernements de leurs propres exigences pour que leurs banques atteignent des notations de crédit extrêmement élevées est nécessaire, ainsi qu’un examen externe effectué par un organisme international crédible d'institutions de financement du développement, d'une manière que les agences de notation ne peuvent pas s'attendre à faire.

Par ailleurs, les banques publiques devraient également être soutenues par un mandat clair des gouvernements, des indicateurs de performance et des mécanismes de responsabilisation qui valorisent les rendements sociaux et de développement à long terme, et pas seulement ceux financiers. Elles ne devraient pas être détournées de leur objectif. C’est un problème qui concerne certaines approches de renforcement à l’échelle, telles que la «cascade» de conditions et de garanties associées aux prêts de la Banque mondiale et le retour d’obligations «prêtes à l’emploi» ou garanties.

Partager cet article sur :

»»» Les articles sur le Trésor public