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Plan d’action climat : 5 400 milliards USD sont nécessaires

Plan d’action climat : 5 400 milliards USD sont nécessaires

 

Selon le Rapport sur les produits de base et le développement 2019 de la CNUCED, la diversification de l'économie et des exportations constitue la meilleure réponse aux défis posés par le changement climatique dans les pays en développement tributaires des produits de base. La diversification pourrait être horizontale, ce qui impliquerait de s'aventurer dans de nouveaux biens et secteurs pour réduire la dépendance vis-à-vis d'une gamme restreinte de produits, ou verticale, consistant à déplacer la chaîne de valeur d'un produit pour en accroître la valeur, indique le rapport intitulé "Dépendance aux produits de base, Changement climatique et l'accord de Paris ».

Il souligne que le financement lié au climat, qui ne représente actuellement qu'une fraction des besoins réels, doit être considérablement accru en raison du coût élevé de l'atténuation et de l'adaptation au changement climatique. A titre d’illustration, le coût total de la mise en œuvre des plans d'action climat pour 80 pays en développement ayant précisé leurs besoins de financement est estimé à 5 400 milliards USD. Il s’agit de l’ordre de grandeur du montant total consacré aux subventions énergétiques chaque année dans le monde.

Par ailleurs, une stratégie de diversification réussie comportera probablement une combinaison de politiques horizontales, telles que le renforcement du capital humain par le biais d'investissements dans l'éducation et la santé, et des mesures ciblées visant à promouvoir des secteurs individuels.

Bien que les pays en développement tributaires des produits de base ne contribuent que modestement au changement climatique, la crise climatique les expose au plus grand risque. Ils sont plus vulnérables principalement parce qu'ils sont économiquement dépendants de secteurs fortement exposés aux phénomènes météorologiques extrêmes, indique le rapport. Les petits États insulaires en développement (PEID) sont parmi les plus touchés.
La hausse des températures à la surface de la mer fait peser des risques importants sur les PEID qui tirent une grande partie de leurs recettes d’exportation de marchandises de la pêche, tels que Kiribati (88% en 2013-2017), les Maldives (79%) et les États fédérés de Micronésie (75%).

Le rapport note que les effets négatifs du changement climatique sur la production de cultures et de pêche sont plus graves dans les régions de basse latitude, où se trouvent la plupart des pays en développement tributaires des produits de base.
Les pays à revenu élevé qui dépendent des combustibles fossiles, tels que Brunei Darussalam, le Koweït et le Qatar, sont tout aussi menacés et présentent les niveaux d'émissions de gaz à effet de serre les plus élevés par habitant. Selon le rapport, ils pourraient être profondément affectés par l’insuffisance de leur principale ressource naturelle en raison de la tendance croissante à se tourner vers des sources d’énergie plus vertes. Le rapport souligne que le risque élevé auquel sont exposés les pays en développement tributaires des produits de base renforce leur besoin d'adaptation, de diversification et de modernisation de leurs économies. Ils doivent également s'adapter aux effets des mesures de lutte contre le changement climatique prises par d'autres pays, qui devraient réduire la demande pour certains produits de base essentiels dont ils dépendent.

D’après le rapport, la lutte contre le changement climatique présente certaines opportunités pour les pays en développement tributaires des produits de base. Il note que la tendance mondiale en faveur des énergies renouvelables et de l'efficacité énergétique crée des opportunités dans les pays disposant de vastes réserves de matériaux utilisés dans les technologies propres, telles que les cellules photovoltaïques solaires, les éoliennes et les batteries de véhicules électriques.
Par exemple, en 2018, la République démocratique du Congo représentait 58% de l'offre mondiale de cobalt, un produit essentiel utilisé dans la production de batteries de véhicules électriques, tandis que le Chili et l'Argentine représentaient conjointement 71% des réserves mondiales de lithium, élément clé dans la fabrication de batteries.

La lutte contre le changement climatique pourrait également créer des opportunités pour stimuler la production de substituts à la viande et au lait de bovins, indique le rapport. Il rappelle le cas du bétail dans certaines zones arides d'Afrique, où l'augmentation de la fréquence des sécheresses et la diminution des disponibilités alimentaires ont encouragé les pasteurs à adopter des chameaux pour compléter ou remplacer le bétail.

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