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Technologies numériques : Potentiel pour l’Afrique subsaharienne

Technologies numériques : Potentiel pour l’Afrique subsaharienne

 

Selon un nouveau rapport de la Banque mondiale, les technologies numériques recèlent un potentiel particulier pour l’Afrique subsaharienne. De manière générale, les pays en développement doivent faire face à des avancées technologiques qui, conjuguées à d’autres phénomènes disruptifs comme les dérèglements du climat, la fragilité, l'intégration économique et les transitions démographiques, vont transformer radicalement le monde du travail.

En effet, la nouvelle publication régionale, intitulée : « The Future of Work in Africa: Harnessing the Potential of Digital Technologies for All, s’inscrit dans la continuité du Rapport sur le développement dans le monde 2019 : Le travail en mutation » montre la voie singulière qui pourrait s’ouvrir devant les pays d’Afrique subsaharienne si leurs gouvernements et leurs entreprises parvenaient à exploiter au mieux les technologies digitales, et met en évidence une condition préalable indispensable : la mise en place de politiques publiques et d’investissements porteurs.

D’après Mark Dutz, économiste principal à la Banque mondiale et l’un des auteurs du rapport, le déploiement généralisé des technologies numériques peut aider les entreprises à grandir et peut, surtout, créer plus d’emplois au profit de tous, et pas seulement de quelques privilégiés. Mais ce potentiel ne se matérialisera pas si les pouvoirs publics n’ont pas auparavant mis en place un environnement favorable pour les entreprises.

Par ailleurs, une étude a révélé que l'amélioration de la vitesse des connexions internet dans les pays d’Afrique s’est traduite par une hausse des taux d’emploi non seulement chez les diplômés de l’université, mais aussi parmi ceux qui ne possèdent qu’un niveau d’instruction secondaire voire primaire. Aussi, il est essentiel que les États garantissent un niveau de concurrence suffisant, qu’ils améliorent les compétences entrepreneuriales et le capital humain des travailleurs, ainsi que les infrastructures physiques, tout en renforçant leurs capacités pour accroître les investissements publics dans la protection sociale. La situation de la région, qui se caractérise par l’ampleur de son secteur informel et la persistance de faibles niveaux de capital humain, n’est pas nécessairement un handicap. Compte tenu de la taille relativement réduite de son industrie manufacturière, l’Afrique subira moins, dans les années qui viennent, les effets de l’automatisation sur l’emploi.

Parallèlement, l’adoption des technologies numériques aidera les entreprises à réduire leurs coûts et leurs prix, ce qui permettra d’augmenter la production et les emplois dans l’ensemble des secteurs, tandis que, à la faveur de l'accès à internet et des applications mobiles, les travailleurs peu qualifiés pourront par exemple se familiariser avec de meilleures pratiques agricoles ou commercialiser plus facilement leurs produits.

Les opportunités sont là. Encore faut-il pouvoir les saisir. Le rapport formule donc un certain nombre de recommandations essentielles à l’intention des pouvoirs publics. D’abord, il faut veiller à ce que les infrastructures numériques soient disponibles et d’un coût abordable pour tous. Ensuite, il faut fournir des infrastructures physiques complémentaires (comme une alimentation électrique fiable) et soutenir les inventeurs et les entrepreneurs dont les pays ont besoin pour mettre au point les outils qui permettront de mettre à niveau les compétences des travailleurs peu qualifiés aux postes qu’ils occupent et d’accomplir les nouvelles tâches que rendra possible la diffusion de nouvelles technologies. Enfin, le rapport suggère le développement des interventions visant à faciliter la hausse de la productivité des exploitations agricoles et des entreprises informelles et à revaloriser les compétences de ceux qui y travaillent. Il en est de même pour l’extension de la couverture des régimes du travail et des systèmes de protection sociale, en particulier pour les travailleurs, pour encourager la prise de risques chez les entrepreneurs et ceux qu’ils emploient, et faciliter la transition des travailleurs d’un emploi à un autre.

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