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TICAD 7 : 800 entreprises japonaises en Afrique

TICAD 7 : 800 entreprises japonaises en Afrique

 

C’est sur fond de vive concurrence avec la Chine et de volonté de s’en différencier que le Premier ministre japonais, Shinzo Abe, a ouvert, le mercredi 28 août 2019, la septième Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique (TICAD 7). L’événement, devenu triennal après avoir été quinquennal de 1993 à 2013, veut témoigner d’une lente évolution de l’intérêt nippon pour ce continent devenu terre d’opportunités économiques.

Dans son discours d’ouverture rapporté par le quotidien Le Monde, Shinzo Abe a souligné que « les changements des relations entre le Japon et l’Afrique », lancé une initiative baptisée NAPSA (pour « Nouvelle approche pour la paix et la stabilité en Afrique ») et insisté sur l’urgence d’investir sur un continent dont la croissance moyenne s’est élevée à 4,3% par an entre 2000 et 2017 et dont la population devrait atteindre 2,5 milliards d’habitants en 2050, contre 1,3 milliard en 2019.
Dans un message témoignant d’une volonté de se distinguer de l’activisme chinois en Afrique, le Premier ministre a également insisté sur les infrastructures « de qualité » et sur « l’importance de la liberté de navigation et le respect du droit » dans les eaux entourant ce continent, comme il le fait pour la région indopacifique. Cette volonté devrait figurer dans la déclaration finale dite « de Yokohama » signée à la fin de la TICAD.

Pas moins de 796 sociétés nippones, comme le géant de l’agroalimentaire Ajinomoto ou celui des transports Yamaha, sont présentes en Afrique, contre 520 en 2010. En 2017, le groupe de produits chimiques Kansai Paint a acheté trois sociétés est-africaines. Du côté des PME, l’incubateur Samurai Incubate a investi en 2018 au Rwanda, pour y soutenir le développement de start-up dans les secteurs bancaire, de la santé et de l’agriculture. Et la société de conseil Double Feather Partners, créée fin 2018, aEn 2018, le Japon a exporté 8,1 milliards USD (près de 7,1 milliards d’euros) de produits vers l’Afrique et en a importé 8,9 milliards USD. L’essentiel des importations nippones porte sur les matières premières : le charbon et le gaz du Mozambique, le fer sud-africain… De son côté, l’archipel exporte des voitures et des produits électroniques.

Sur le plan institutionnel, le Japon bénéficie d’une réelle confiance en Afrique, notamment pour le respect de ses engagements. Le pays est aussi apprécié pour son « soft power », telle l’initiative pour l’éducation au profit des entreprises africaines lancée lors de la TICAD 6 de Nairobi, en 2016, qui a permis de former 1 219 jeunes Africains, soit dans des facultés au Japon, soit au travers de stages dans des entreprises nippones.

Toutefois, le Japon reste à la traîne des autres pays, nombre d’entre eux, dont des économies émergentes comme l’Indonésie, s’efforçant de développer leur présence en Afrique. A titre d’illustration, les investissements directs du Japon en Afrique n’ont pas dépassé 7,8 milliards USD. Ceux de la Chine ont atteint 43 milliards USD. Le ministre nippon de l’économie, Hiroshige Seko, déplorait récemment la faible hausse des exportations japonaises vers l’Afrique depuis 2001, alors que celles de la Chine ont été multipliées par 18.

Faut-il rappeler qu’une délégation dirigée par le Président de la République de Madagascar, Andry RAJOELINA est présente à cette réunion. Il a participé à deux rencontres bilatérales. La première avec le Président de l’Agence japonaise de coopération internationale (JICA), et la seconde avec le Président de l’Organisation japonaise du commerce extérieur (JETRO). Le projet d’extension du port de Toamasina, l’Agriculture et l’Éducation, surtout l’approche participative communautaire sont les domaines clés de la coopération de Madagascar avec la JICA.

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