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Production aquacole : La FAO recommande la génétique

Production aquacole : La FAO recommande la génétique

 

Selon un nouveau rapport de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) lancé le 23 août 2019, une utilisation plus large et adéquate des améliorations génétiques dans le domaine aquacole, en prêtant une attention particulière à la reproduction sélective, contribuera à augmenter la production alimentaire. Une démarche essentielle si l'on veut pouvoir faire face aux projections faisant état d'une hausse de la demande de poissons et de produits à base de poissons avec très peu d'aliments supplémentaires, de terres, d'eau ou encore d'autres intrants.

L'état des ressources génétiques aquatiques mondiales pour l'alimentation et l'agriculture passe en revue notre utilisation des ressources génétiques aquatiques au niveau des pêches de capture et de l'aquaculture, dans des zones sous juridiction nationale. Il s'agit du premier rapport de ce genre se basant sur les informations fournies par 92 pays qui représentent à eux tous 96% de la production aquacole mondiale et plus de 80 % des pêches de capture mondiales.
L'aquaculture se positionne loin derrière l'agriculture terrestre, que ce soit les cultures ou l'élevage, en termes de qualification, de domestication et d'amélioration de ses ressources génétiques pour la production alimentaire. Le rapport se conclue en soulignant la possibilité d'augmenter de manière significative et durable la production aquacole grâce à une gestion stratégique et au développement de plus de 550 espèces actuellement utilisées dans la filière aquacole.

Selon le rapport, nous élevons en grande partie des poissons sauvages sachant que 45% des espèces de culture sont très peu différentes de leurs homologues sauvages. Le rapport souligne également que plus de la moitié des pays ayant participé à l'étude considèrent que les améliorations génétiques ont eu un impact important sur leur production aquacole, contrastant avec l'utilisation extensive des races et variétés améliorées dans les domaines de l'élevage et de la production agricole. Le rapport insiste également sur le potentiel des améliorations génétiques au niveau des ressources aquatiques d'élevage afin de parvenir à une production durable.

Par ailleurs, la FAO souligne que la population mondiale devrait augmenter et entraîner une hausse de la consommation de poissons d'environ 1,2 % par an lors de la prochaine décennie. La production de poissons et de produits à base de poissons devrait dépasser les 200 millions de tonnes d'ici 2030. Etant donné que la production des pêches de capture mondiale s'est stabilisée aux alentours des 90 à 95 millions de tonnes par an, avec près d'un tiers des stocks de poissons de mer étant le fruit de la surpêche, il y a peu de chances pour une hausse de la production à l'avenir sauf si l'on travaille à une gestion plus efficace des pertes et du gaspillage. La hausse prévue de la demande en poissons et en produits à base de poissons doit donc être satisfaite à partir de l'aquaculture. Dans un tel contexte, une utilisation responsable et durable des ressources génétiques aquatiques sera essentielle pour arriver à cet objectif. De nombreuses technologies sont disponibles afin d'améliorer les ressources génétiques aquatiques et la FAO recommande de travailler sur des programmes de reproduction sélective sur le long terme, capables d'augmenter la productivité des espèces aquatiques de 10 % pour chaque génération.
Le rapport souligne également le besoin d'améliorer les campagnes de sensibilisation et le renforcement des capacités afin de développer et de maintenir les améliorations et la qualification génétiques, en particulier dans les pays en développement avec notamment des formations de généticiens qui viendront soutenir les programmes de reproduction sélective.

Suite à la demande de la Commission de la FAO sur les ressources génétiques pour l'alimentation et l'agriculture, une réponse politique collaborative et volontaire est actuellement en cours d'élaboration afin de pallier aux lacunes et de répondre aux besoins identifiés dans le rapport. Les pays membres de la FAO vont revoir et négocier cette réponse avant son adoption dans le cadre d'un Plan mondial d'action pour la conservation, l'utilisation durable et le développement des ressources génétiques aquatiques pour l'alimentation et l'agriculture.

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