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Flux d’investissement : Engager des réformes

Flux d’investissement : Engager des réformes

 

La Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED) estime le déficit d'investissement pour atteindre les objectifs de développement durable à 2 500 milliards USD par an, rien que dans les pays en développement. Les flux d’investissement internationaux sont faibles depuis une décennie. L’année dernière, l’investissement étranger direct mondial a encore reculé de 13%, ce qui représente une troisième baisse consécutive. Alors que les pays en développement ont connu les plus fortes baisses d’IED, les flux vers les pays en développement ont également stagné. Seule l'Asie en développement affiche encore une croissance modérée.

La tendance à la stagnation de l'IDE de la dernière décennie peut être attribuée à une série de facteurs. Premièrement, la nature des flux d’IED est en train de changer. L'adoption des technologies numériques dans les chaînes d'approvisionnement mondiales entraîne un basculement vers les actifs incorporels et des formes de production internationales de moins en moins exigeantes en actifs, ce qui se manifeste également dans le ralentissement des chaînes de valeur mondiales. Cela a des implications importantes pour les pays en développement, qui dépendent pour leur développement des investissements dans les actifs de production physiques et de la participation aux chaînes de valeur mondiales.

Deuxièmement, le taux de rendement de l’IED a fortement diminué. Le taux de rendement mondial des IDE entrants est tombé en dessous de 7% en 2017, soit une baisse de près de deux points par rapport à il y a dix ans. Bien que les taux de rendement restent en moyenne plus élevés dans les pays en développement et les pays en transition, la plupart des régions n’ont pas échappé à cette érosion.

Troisièmement, le climat des politiques internationales en matière de commerce et d’investissement est devenu généralement moins favorable. Au niveau international, le régime de politique d'investissement est en mutation. Il est composé de plus de 3 000 accords d'investissement, comportant de nombreuses lacunes, des chevauchements et des incohérences. Au niveau national, les politiques d’investissement ne vont plus universellement dans le sens d’une plus grande ouverture. Les restrictions et la réglementation des investissements sont en hausse. Des défis majeurs restent toutefois aux niveaux international et national. Dans l'environnement politique international, la réforme doit maintenant s'attaquer au grand nombre de traités anciens antérieurs au processus de réforme. Le nombre de traités de la nouvelle génération est dix fois supérieur au nombre de traités modernes axés sur les réformes. Dans les environnements politiques nationaux, des efforts supplémentaires doivent être déployés pour canaliser les investissements vers les secteurs des objectifs de développement durable et contribuer davantage au développement durable. Le sommet du G7 offre aux dirigeants mondiaux l’occasion de renouveler leur engagement en faveur d’un environnement politique mondial propice aux investissements dans le développement durable. Pour atteindre les objectifs de prospérité, un accès continu aux investissements dans la capacité de production est nécessaire pour aider les pays en développement, en particulier les pays les moins avancés, à gravir les échelons du développement.

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