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Disparition des mangroves : 82 milliards USD de dommages matériels

Disparition des mangroves : 82 milliards USD de dommages matériels

 

Selon le Groupe de la Banque mondiale, les mangroves protègent chaque année, plusieurs millions de personnes contre les inondations, et plusieurs milliards de dollars de biens dans le monde. Les recherches effectuées par la Banque montrent qu’elles ont une incidence non négligeable sur l’ampleur des inondations côtières et sur les dégâts causés, qu’il s’agisse de cyclones tropicaux extrêmes ou de phénomènes plus courants. Si les mangroves venaient à disparaître, le nombre de personnes subissant des inondations chaque année augmenterait de 18 millions, soit une hausse de plus de 39%. Les dommages matériels augmenteraient quant à eux de 16% et de 82 milliards USD.

Rien qu’au Viet Nam, en Inde et en Chine, les mangroves protègent aujourd’hui plus de 12 millions de personnes des inondations. Grâce aux mangroves qui subsistent encore, ces trois pays auxquels viennent s’ajouter les États-Unis et le Mexique évitent chaque année 57 milliards USD de dommages sur les biens résidentiels et industriels. En général, les mangroves ont proportionnellement davantage d’effets sur les phénomènes moins extrêmes et plus fréquents. Si elles disparaissaient, le nombre de personnes touchées par des crues décennales s’accroîtrait de 32%, et celui des personnes subissant des crues centennales de 16%.

Le Groupe de la Banque mondiale a également collaboré avec l’Union d'aide au développement (Bündnis Entwicklung Hilft), qui regroupe les plus grandes organisations non gouvernementales allemandes. Par ailleurs, cette institution a mis en commun les informations sur la réduction de l’exposition aux inondations et leurs estimations sur la vulnérabilité (WorldRiskIndex), afin d’identifier les pays dans lesquels les mangroves pourraient être les plus utiles pour la réduction globale des risques. Ces analyses soulignent l’importance des mangroves pour les pays d’Afrique de l’Ouest et du Sud-Est, comme la Guinée, le Mozambique, la Guinée-Bissau, la Sierra Leone et notamment Madagascar.

Ces résultats montrent que les écosystèmes naturels sont souvent plus précieux qu’on ne l’imagine, et que leur préservation bénéficiera directement aux populations et à la planète. Entre 1980 et 2005, 19% des mangroves ont disparu dans le monde, entraînant une exposition croissante aux aléas côtiers, sous l’effet de la promotion immobilière, et une vulnérabilité accrue, du fait de la disparition des protections naturelles des côtes. Les approches conventionnelles de la protection du littoral ont tendance à se concentrer uniquement sur l’infrastructure bâtie, oubliant combien il importe de préserver les habitats naturels pour la sauvegarde des zones côtières. Les études visent à faire évoluer ces approches et à montrer la valeur inestimable des mangroves et autres habitats côtiers pour notre propre protection.

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