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Envoi de fonds des migrants : 550 milliards USD en 2019

Envoi de fonds des migrants : 550 milliards USD en 2019

 

Les fonds que les travailleurs envoient à leur famille depuis l’étranger sont devenus une pierre angulaire de nombreuses économies dans le monde. D’après les données les plus récentes, ces transferts sont voués à augmenter. Ils ont atteint le chiffre record de 529 milliards USD (ce qui correspond aux montants déclarés uniquement) en 2018, et devraient encore progresser jusqu’à 550 milliards USD en 2019.

Les flux de ces transferts sont peu équivalents aux montants de l’investissement direct étranger (IDE). Abstraction faite de la Chine, ils constituent la principale source de recettes en devises dans les pays à revenu faible et intermédiaire, d’après la dernière note d’information sur les migrations et le développement publiée par le Groupe de la Banque mondiale. En d’autres termes, si on exclut la Chine de l’analyse, les envois de fonds des migrants dépassent l’IDE comme principale source de financement extérieur. Pour certains pays comme le Tonga, le Kirghizistan, le Tadjikistan, Haïti et le Népal, ces transferts d’argent représentent, voire dépassent actuellement 25% du PIB.

Selon Dilip Ratha, économiste principal au pôle Macroéconomie et gestion des finances publiques de la Banque mondiale, les envois de fonds des migrants sont en passe de devenir incontournables en matière de financement du développement. Ces flux sont aujourd’hui au moins trois fois plus importants que l’aide publique au développement (APD), alors que l’IDE connaît une tendance à la baisse ces dernières années. Dans cinq ans, les transferts d'argent dépasseront les montants réunis de l’ADP et l’IDE. Les facteurs sous-jacents qui stimulent ces envois de fonds continueront de peser toujours plus. Nous pourrions atteindre le millier de milliards de dollars dans un avenir proche.

Par ailleurs, les écarts de revenu figurent parmi les facteurs qui sous-tendent la migration de travailleurs et, par conséquent, leurs transferts d'argent s'inscrivent dans de grandes tendances mondiales déjà manifestes. Le revenu moyen par habitant dans un pays à revenu élevé est de 43 000 USD, contre 795 USD dans un pays à faible revenu, soit un ratio de 54 pour 1. Il en est de même pour les déséquilibres démographiques. Entre 2018 et 2030, 552 millions de personnes seront en âge travailler dans les pays à revenu faible et intermédiaire; dans les pays à revenu élevé, cette catégorie diminuera de 40 millions de personnes.

Pour maximiser l’impact des envois de fonds, le Groupe de la Banque mondiale propose l’encouragement des travailleurs migrants à investir dans leur pays d’origine de manière plus formelle, par le biais d’emprunts obligataires dédiés. Les « obligations-diaspora » sont un instrument qui peut accroître l’efficacité des envois de fonds et une solution idéale pour financer le développement. Outre les envois de fonds, le montant cumulé de l’épargne des travailleurs migrants s’élève environ à 500 milliards USD par an. Si un dixième de leurs économies pouvait être mobilisé, cela pourrait accroître les financements pour le développement de 50 milliards USD supplémentaires.

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