A LA UNE

Infrastructures résilientes : Des opportunités économiques

Infrastructures résilientes : Des opportunités économiques

 

Selon un nouveau rapport de la Banque mondiale et de la Facilité mondiale pour la prévention des risques de catastrophes et le relèvement (GFDRR), le bénéfice net moyen des investissements dans des infrastructures plus résilientes dans les pays à revenu faible et intermédiaire pourrait s’établir à 4 200 milliards USD, avec un rendement de quatre dollars par dollar investi.

De impacts sur l’économie et la qualité de vie

Les infrastructures sont au cœur des moyens de subsistance des individus et de leurs conditions de vie. Elles sont à la base du fonctionnement des écoles et des hôpitaux, des entreprises et des industries, et la clé de l'accès aux emplois et de l'amélioration du niveau de vie. Dans les pays en développement, cependant, les perturbations qui affectent le fonctionnement des infrastructures sont une source de problèmes quotidiens qui ont pour conséquences de réduire les possibilités d’emploi de la population, d’entraver son accès à la santé et à l'éducation, et de freiner la croissance économique.
Dans les pays à revenu faible et intermédiaire, les catastrophes naturelles causent des dommages directs aux réseaux de production d’électricité et de transport estimés à environ 18 milliards USD par an, ce qui ampute d’autant le budget déjà limité des compagnies concernées. Mais c’est principalement à travers ses répercussions sur les populations et les communautés que l’impact des catastrophes naturelles sur les infrastructures est le plus lourd. Pour les entreprises, ces perturbations entraînent par exemple l'impossibilité de faire fonctionner les usines ou d’utiliser l’internet pour enregistrer des commandes et traiter les paiements.
Par ailleurs, les catastrophes naturelles sont, avec les problèmes d’entretien et de gestion, l’une des principales causes de la perturbation des services d’infrastructure : le total des pertes infligées aux ménages et aux entreprises est estimé au bas mot à 390 milliards USD par an pour l’ensemble des pays à revenu faible et intermédiaire.

Dépenser mieux

D’après la Banque mondiale, il sera indispensable de combler les déficits d’infrastructure, ce qui exigera des investissements considérables dans la création de nouveaux équipements ainsi que dans l’entretien des actifs existants. Mais il ne s’agit pas seulement de dépenser plus : il faut aussi dépenser mieux. Le coût des investissements dans la réglementation et dans la planification dès les premières étapes de la conception d’un projet d’infrastructure, puis dans l’entretien est à mettre en regard des dépenses souvent plus importantes qu’il faut engager pour réparer les dégâts après une catastrophe naturelle. Mais les pays à faible revenu ont en général du mal à financer ce type d’investissements précoces. C’est pourquoi la communauté internationale et l’aide au développement doivent traiter ces actions comme une priorité.
Le rapport livre cinq recommandations claires et concrètes. D’abord, il faut remédier d’urgence aux problèmes de gestion et de gouvernance des réseaux d’infrastructure, car un actif mal entretenu n’a aucune chance de résister à une catastrophe naturelle. Ensuite, il faut renforcer les institutions pour favoriser la résilience. Les défis de l’économie politique doivent également être pris en compte, avec identification des actifs et des systèmes critiques, pour pouvoir acheminer directement les ressources en cas de besoin. Le rapport recommande également l’inclusion de la résilience dans les règlements et les mesures d’incitation. Les incitations financières peuvent permettre de garantir que tous les coûts sociaux des perturbations au niveau des infrastructures sont bien pris en compte et d’inciter les prestataires de services à aller au-delà des normes obligatoires. Concernant l’amélioration du processus décisionnel, il est nécessaire de pouvoir accéder à des données, des instruments et des compétences de meilleure qualité pour renforcer la résilience : la production de modèles numériques d’élévation pour les zones urbaines, peu onéreuse, permettrait par exemple d’organiser au mieux des centaines de milliards USD d’investissement par an. Enfin, il faut fournir des financements. La mise à disposition des financements adaptés en temps voulu est un facteur clé. Le montant des ressources nécessaires pour renforcer les organismes de réglementation et prendre en compte les risques naturels dès les premières étapes de la conception d’un projet d’infrastructure est relativement faible par rapport aux milliards qu’il faudra débourser pour réparer les dégâts après une catastrophe naturelle.

Partager cet article sur :

»»» Les articles sur le Trésor public