A LA UNE

Pertes après récolte : 37% de la production en Afrique

Pertes après récolte : 37% de la production en Afrique

 

Les pertes après récolte sont une problématique majeure pour tous les acteurs de l’agriculture africaine en raison des impacts importants qu’elles présentent. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : elles représentent, pour le continent, environ 37% de la production et sont évaluées à 48 milliards USD dans leur ensemble.

Un énorme gâchis

Les céréales paient le tribut le plus lourd. En 2011, l’Organisation des Nations Unies pour l’agriculture et l’alimentation (FAO) et la Banque mondiale ont estimé qu’entre 10 à 20% du volume de grains produit en Afrique subsaharienne est perdu chaque année pour un montant de 4 milliards USD. Ce stock peut permettre de répondre aux besoins minimum annuels d’environ 48 millions de personnes.
L’ampleur varie d’un pays à un autre et selon le produit. On estime ainsi qu’au Nigéria, 50 à 60% de la production de racines et de tubercules et plus de 50% de la production de fruits et légumes sont perdues en raison des mauvaises pratiques de stockage. Au Kenya, 10 millions d’euros de pomme de terre sont perdus à cause du mauvais stockage dans les exploitations.
La tomate est aussi l’un des produits les plus touchés par les pertes post-récoltes en Afrique subsaharienne avec 10% de la récolte qui est perdue en Afrique de l’Ouest contre 9,5% en Afrique de l’Est.

Des pistes d’action

Agir efficacement contre les pertes post-récoltes sur le continent nécessitera une mobilisation de tous les acteurs impliqués dans la chaîne de valeur agricole. La première piste réside dans la mise à disposition de machines de transformation appropriées, à moindre coût, permettant aux agriculteurs de réaliser une première étape de la transformation de certaines denrées périssables. Ceci est particulièrement important pour des cultures comme le manioc qui doit être transformé 48 heures après le déterrement en raison de sa composition (70% d’eau).
Par ailleurs, une meilleure mécanisation serait aussi très bénéfique pour la chaîne de valeur du riz à plusieurs égards. L’usage de machines appropriées pour l’usinage de riz peut réduire de moitié les pertes enregistrées dans les rizières en Afrique subsaharienne. Une telle démarche peut aussi permettre de libérer près d’un million de tonnes de riz blanc et d’économiser 410 millions USD par an dépensés dans les importations.
Les pays africains peuvent aussi s’inspirer de l’exemple du système de récépissés d’entrepôt (WRS) mis en place au niveau de la Bourse éthiopienne des marchandises (ECX). Ce système permet un meilleur fonctionnement de la phase post-récolte de la chaîne de valeur et constitue un outil potentiellement utile pour aider les producteurs à avoir un financement.

Pour le continent, la lutte contre les pertes post-récolte reste cruciale dans la mesure où des millions d’Africains souffrent encore de malnutrition et que les importations alimentaires dépassent les 35 milliards USD par an.

Partager cet article sur :

»»» Les articles sur le Trésor public