A LA UNE
Quid du travail non rémunéré des femmes

2,3 milliards. C’est le nombre estimatif de personnes qui aurait besoin de service de soins à autrui sous l’effet d’une augmentation du nombre de personnes âgées comme du nombre d’enfants de 6 à 14 ans en 2030. Une étude réalisée par l’Organisation Internationale du Travail (OIT) démontre que les femmes effectuent 76,2% de l’ensemble du travail de soin à autrui non rémunéré, 3,2 fois plus que les hommes. La plupart de ce travail non rémunéré demeure toutefois invisible, non reconnu et n’est pas pris en compte lorsque l’on prend des décisions.
Et pourtant, des données résultant des enquêtes sur l’utilisation du temps menées dans 64 pays (représentant 66,9% de la population mondiale en âge de travailler) estiment 16,4 milliards le nombre d’heures consacré chaque jour aux activités de soin à autrui non rémunérées. Cela équivaut à 2 milliards de personnes travaillant 8 heures par jour sans rémunération. « La valorisation de ces services sur la base d’un salaire minimum horaire donnerait 11 000 milliards de dollars des États-Unis (à parité de pouvoir d’achat en 2011), soit 9% du PIB mondial. La grande majorité de ce travail non rémunéré consiste en tâches ménagères (81,8%), viennent ensuite l’aide à la personne (13%) et le travail bénévole (5,2%) », peut-on lire dans l’étude de l’OIT intitulée, « Prendre soin d’autrui : Un travail et des emplois pour l’avenir du travail décent ».
Face à cette situation, l’Organisation des Nations Unies et le Programme des Nations Unies pour le Développement estiment la nécessité de réduire et de redistribuer les activités domestiques du moins si l’on veut atteindre les Objectifs de développement durable. Par ailleurs, la cible de l’ODD 5, au paragraphe 5.4, recommande de reconnaître et de valoriser les soins non rémunérés et de promouvoir le partage des responsabilités domestiques.
-
Judicaelle Saraléa
20/05/2019 15:43
Partager cet article sur :