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Lutte contre la corruption : Accroître la coopération

Lutte contre la corruption : Accroître la coopération

 

La corruption mine la capacité de l’État à promouvoir une croissance économique qui profite à tous les citoyens. Aucun pays n’est à l’abri. L’abus d’une charge publique à des fins personnelles érode la confiance du public envers l’État et les institutions, réduit l’efficacité et l’équité des politiques publiques et détourne de l’argent du contribuable destiné aux écoles, aux routes et aux hôpitaux.

Dans la nouvelle édition du Moniteur des finances publiques, le Fonds Monétaire International (FMI) montre comment des institutions et des politiques budgétaires comme l’administration fiscale et les pratiques de passation des marchés publics peuvent lutter contre la corruption.
Plus de 180 pays ont été analysés et le FMI a constaté que les pays les plus corrompus perçoivent moins d’impôts, car les contribuables paient des commissions illicites pour s’y soustraire, profitant notamment d’échappatoires fiscales conçues en échange de pots-de vin. En outre, lorsque les contribuables pensent que leurs dirigeants sont corrompus, ils sont plus susceptibles de pratiquer la fraude fiscale. Le ratio recettes fiscales/PIB des pays les moins corrompus est supérieur de 4 points de pourcentage à celui des pays les plus corrompus ayant le même niveau de développement économique.

Le Moniteur des finances publiques montre que les pays où l’impression de corruption est plus faible présentent des niveaux de gaspillage nettement inférieurs dans les projets d’investissement public. Selon nos estimations, les pays émergents les plus corrompus gaspillent au moins deux fois plus d’argent que les moins corrompus.
Les pouvoirs publics gaspillent l’argent du contribuable lorsqu’ils s’en servent pour couvrir des dépassements de coûts liés à des dessous de table ou à la manipulation des procédures d’appel d’offres. Par conséquent, lorsqu’un pays est moins corrompu, il dépense d’une manière plus efficiente et plus équitable.
La corruption est également un fléau dans les entreprises publiques, notamment les sociétés pétrolières et les sociétés d’électricité et d’eau de certains pays. Notre analyse indique que ces entreprises sont moins efficientes dans les pays où le niveau de corruption est élevé.

Accroître la coopération dans la lutte contre la corruption. Les pays peuvent également conjuguer leurs efforts pour rendre plus difficile la corruption transfrontalière. À titre d’illustration, plus de 40 pays criminalisent désormais le versement de commissions illicites par leurs entreprises en échange de marchés à l’étranger, en vertu de la convention sur la lutte contre la corruption de l’OCDE. Les pays peuvent aussi s’attaquer avec acharnement au blanchiment de capitaux et réduire les possibilités de dissimulation des revenus de la corruption dans des centres financiers opaques situés à l’étranger.

Faut-il rappeler que Madagascar se trouve à la 153ème place parmi les 180 états du monde dans la perception globale de la corruption. Avec une piètre note de 24/100, Madagascar est très mal classé selon l’indice de perception de la corruption (IPC) publiée par Transparency International. Dans le classement, la Nouvelle-Zélande (avec un score de 89/100), le Danemark (88) et la Finlande (85) sont les 3 pays les moins corrompus du monde. La Syrie (14), le Sud-Soudan (12) et la Somalie (9), quant à eux, se retrouvent au bas du classement.
Selon le FMI, la lutte contre la corruption exige de la persévérance sur plusieurs fronts mais procure des avantages inestimables. Elle commence par une volonté politique, un renforcement permanent des institutions pour promouvoir l’intégrité et la responsabilité, ainsi qu’une coopération mondiale.

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