A LA UNE
Accès à l’eau potable : L’UNICEF s’y met

Les régions du sud de Madagascar ont la plus faible couverture en eau du pays et sont extrêmement vulnérables à la sécheresse. L’accès à l’eau potable est un défi majeur pour la population locale. Les sécheresses chroniques entraînent des appels d'urgence annuels pour sauver la vie d'enfants souffrant de malnutrition aiguë. Cependant, la cause fondamentale de cette situation est la disponibilité et l’accès à une eau salubre. Les familles ont souvent recours à des stratégies d'adaptation négatives au détriment de leurs enfants - par exemple, elles doivent interrompre leurs études pour pouvoir acheter de l'eau à des prix exorbitants: Le prix d'un jerrican de 20 litres augmente de 200 à 2 500 MGA pendant les heures de pointe.
Une nouvelle approche pour localiser une eau salubreDans les zones rurales, seuls 36% des ménages utilisent des systèmes d’eau améliorés, comme le forage (un trou étroit et profond creusé dans le sol, en particulier pour localiser l’eau). Cependant, cette méthode a un taux de réussite très faible en raison de la rareté des eaux souterraines et du niveau élevé de salinité. L'UNICEF à Madagascar a exploré l'utilisation de nouvelles solutions scientifiques pour localiser les ressources en eaux primaires profondes formées par l'accumulation de vapeur d'eau dans le manteau inférieur de la Terre. Cela n’a jamais été exploré auparavant dans les programmes WASH de l’UNICEF, car les dépôts sont extrêmement profonds et inaccessibles par les méthodes traditionnelles d’exploration de l’eau. Leur approche impliquait l’utilisation de la géophysique de haute précision (couramment utilisée dans l’industrie pétrolière et minière), associée à l’imagerie par satellite pour étudier ces fractures profondes du sol potentiellement remplies d’eau primaire.
Essais au solL'UNICEF a mis en œuvre ce projet pilote novateur d'octobre 2017 à décembre 2018. L'étude géophysique s'est déroulée en deux phases : analyse des traces de fracture et étude sur le terrain, dans la Région Androy. Les résultats ont révélé de nombreuses fractures avec un potentiel d'accumulation d'eau. A partir de là, deux sites pilotes ont été identifiés pour le forage de puits de forage profonds. Le premier forage en profondeur dans un substrat rocheux soutenu par l'UNICEF a eu lieu dans le district de Tsihombe en mai 2018. Ce forage profond a fourni de l'eau à une profondeur de 85 mètres avec un rendement de 4 m3/h. Cependant, l'analyse physicochimique a révélé des problèmes de qualité: un niveau de salinité élevé, des concentrations élevées de chlorure, de magnésium et de sodium dépassant la norme nationale, notamment une odeur et un goût de soufre occasionnels. Le deuxième forage en profondeur réalisé dans le district d’Ambovombe a atteint le substrat rocheux à une profondeur de 105 m (la cible était d’environ 100 m). Malheureusement, c'était sec; aucune eau n'a été trouvée à cette profondeur. En conséquence, les deux forages profonds de ce projet pilote ont été déclarés négatifs.
Résultats clés et prochaines étapes
Bien que les deux projets pilotes n'aient pas récupéré d'eau, cette nouvelle approche a confirmé les principales contraintes rencontrées dans le sud de Madagascar en termes de rareté de l'eau et de salinité élevée. En outre, l'approche méthodologique utilisée dans cette étude a prouvé la faisabilité et l'applicabilité d'explorer les eaux souterraines profondes dans des substrats rocheux fracturés du sud de Madagascar. Ces deux sites pilotes ont identifié la nécessité de combiner le levé géophysique avec une étude hydrogéologique détaillée et des journaux de forage. Cette approche intégrée raffinée augmentera les chances de trouver une eau de qualité et la bonne profondeur avant d’investir dans le forage de trous de forage profonds.
Ces ajustements contribueront à améliorer l'accès équitable des familles et des enfants vivant dans les régions du sud de Madagascar touchées par la sécheresse et à avoir accès à de l'eau potable.
-
Rivolala Randrianarifidy
22/03/2019 16:01
Partager cet article sur :