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Secteur informel : La formalisation en marche

Secteur informel : La formalisation en marche

 

Près de la moitié de la main-d’œuvre mondiale travaille dans l’économie informelle. Dans certains pays, cela représente plus de 50% du produit intérieur brut (PIB). L’économie informelle se distingue généralement par des taux élevés de pauvreté, d’inégalité et de vulnérabilité aux déficits de travail décent. La Conférence internationale du Travail a adopté la recommandation sur la transition de l’économie informelle vers l’économie formelle, nouvelle norme du travail qui est d’une importance stratégique pour le monde du travail, compte tenu de l’ampleur de l’économie informelle.

En effet, une stratégie pour la période 2016-2021 a été adoptée. Cette stratégie s’appuie sur quatre composantes interdépendantes dont la campagne de promotion, de sensibilisation et de mobilisation; le renforcement des capacités des mandants tripartites; le développement et diffusion des connaissances ainsi que la coopération internationale et partenariats.

Pour opérer la transition vers l’économie formelle, il faut créer des emplois décents dans l’économie formelle et assurer la cohérence des politiques macroéconomiques, de l’emploi, de la protection sociale et autres. Les travaux du Bureau International du Travail prévoient donc l’intégration et le renforcement de l’objectif de formalisation, ainsi que la création d’emplois formels dans les politiques nationales pour l’emploi, les cadres d’autres politiques nationales et les programmes par pays de promotion du travail décent (PPTD). En Côte d’Ivoire, au Burkina Faso, en République démocratique du Congo, au Ghana, à Madagascar, au Népal, en Afrique du Sud, au Viet Nam et au Zimbabwe, l’Organisation Internationale du Travail (OIT) a aidé ses mandants à concevoir ou étoffer des dispositifs intégrés de promotion de l’emploi formel aux niveaux national ou sectoriel, notamment grâce à des programmes d’investissement à forte intensité d’emploi et à des programmes publics pour l’emploi. Les évaluations générales réalisées par le BIT en Amérique latine montrent le potentiel des politiques actives du marché du travail en matière de réduction de l’informalité. Afin d’accroître l’employabilité des travailleurs opérant dans l’économie informelle, des instruments ont été élaborés et des activités de renforcement des capacités ont été menées concernant la reconnaissance officielle de l’apprentissage informel et non formel, ainsi que la revalorisation des systèmes d’apprentissage informel.

Par ailleurs, une aide à la mise en conformité a été apportée en vue de faciliter la transition vers la formalité. Ainsi, des campagnes de sensibilisation à la prévention des accidents du travail et des maladies professionnelles dans l’économie informelle ont été lancées au Togo, en Colombie, dans le territoire palestinien occupé, en Chine et au Viet Nam; des inspecteurs du travail et des partenaires sociaux ont été formés à la lutte contre le travail non déclaré en Grèce, au Monténégro et en Afrique du Sud; les méthodes de l’inspection du travail ont été adaptées à l’économie informelle au Burkina Faso et à Madagascar. Le Bureau a contribué à l’élaboration d’un programme tripartite de lutte contre les relations de travail déguisées dans les secteurs minier, portuaire et de l’électricité, ainsi que dans l’industrie de l’huile de palme en Colombie. En Afrique, le Bureau a mis en place: une méthode participative d’inspection du travail visant à déterminer les secteurs cibles; des plans d’action pour formaliser l’économie informelle, prévenir les risques professionnels et promouvoir les droits fondamentaux au travail; des formations sur les droits fondamentaux et l’évaluation des risques au travail à l’intention des inspecteurs; des plans de mise en œuvre de stratégies combinant sensibilisation, incitations et interventions contre le travail forcé, le travail des enfants ou les dangers imminents; une analyse du potentiel d’expansion à d’autres secteurs.

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