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Mission d’évaluation du FMI : Accélérer les réformes

Mission d’évaluation du FMI : Accélérer les réformes

 

Les autorités et la mission du Fonds Monétaire International (FMI) ont réitéré la nécessité de continuer à renforcer la gouvernance et d’intensifier la lutte contre la corruption, un des objectifs centraux du nouveau gouvernement. À cet égard, l’adoption du projet de loi sur le recouvrement des avoirs illicites est, selon la mission, une priorité pour compléter le cadre juridique de la lutte contre la corruption à Madagascar. Ces informations ont été révélées par l’équipe des services du FMI menée par Marshall Mills, Chef de mission pour Madagascar. A rappeler qu’une équipe a visité Antananarivo du 11 au 15 février 2019. Cette mission du FMI a discuté avec les autorités de la quatrième évaluation du programme de réforme économique de Madagascar soutenu par la Facilité élargie de crédit (FEC).

Développement économique favorable

La croissance a dépassé les 5%, selon les dernières estimations en raison d’une reprise de la production agricole et du dynamisme des activités du secteur privé, notamment dans la construction, les télécommunications et les services de transport. En dépit des prix pétroliers en hausse, la position extérieure s’est améliorée grâce aux fortes exportations minières et de vanille. Après avoir culminé fin 2017, l’inflation a régulièrement diminué pour se situer à environ 6% fin décembre. Les perspectives restent positives pour 2019, avec une croissance qui devrait encore dépasser les 5% dans un environnement économique stabilisé, renforcé par une plus grande stabilité politique et l’engagement des autorités à mettre en œuvre des réformes économiques. Une croissance soutenue et inclusive reste cruciale pour augmenter le niveau de vie de la population.

Mise en œuvre du programme, satisfaisante

Les autorités Malagasy ont rempli tous les critères de performance du programme pour le premier semestre et ont fait des progrès en matière de réformes structurelles clés, telle que l’ouverture du premier pôle anti-corruption à Antananarivo. Au deuxième semestre, l’exécution budgétaire a été compliquée par un léger manque de recettes intérieures, lié au cycle électoral (ce ralentissement est survenu après des progrès significatifs de mobilisation des recettes dans le cadre du programme). Par conséquent, le solde primaire global s’est légèrement détérioré malgré une bonne maîtrise des dépenses. Au cours de l’année, la banque centrale a accumulé avec succès des réserves de change, qui ont atteint des niveaux records. Les progrès vis-à-vis du calendrier de réformes structurelles se sont poursuivis mais à un rythme moins rapide que prévu. Dans un contexte de pressions sociales et de prix pétroliers mondiaux élevés, des retards dans l’ajustement des prix à la pompe du carburant ont entraîné un passif important et sans financement identifié envers les distributeurs.

Maîtriser les dépenses et augmenter les recettes

Le président et le nouveau gouvernement ont signifié aux équipes du FMI leur engagement à accélérer les réformes économiques dans le cadre du programme appuyé par la FEC et à poursuivre la coopération avec le Fonds. Les plans du gouvernement pour augmenter les dépenses sociales et d’investissement sont déterminants pour une croissance inclusive et concordent largement avec les priorités du programme. Ces projets reposent de manière critique sur l’augmentation des recettes fiscales dans le cadre du programme, ce qui suppose la poursuite des réformes de l’administration fiscale telles que le renforcement des procédures comptables, ainsi que la protection des recettes, lesquelles pourraient souffrir de dépenses fiscales ou des régimes d’exonération. Une priorisation rigoureuse en matière de projets d’investissement et la préservation de la soutenabilité de la dette sont par ailleurs essentiels pour le succès de ces projets.

Réduire les dépenses publiques de moindre priorité

Une réduction graduelle des subventions dans les secteurs pétroliers et de l’électricité est un autre facteur clé pour favoriser les dépenses favorables à la croissance. La mission du FMI a encouragé les autorités à adopter un mécanisme destiné à garder les prix du carburant en ligne avec les coûts, ainsi qu’un plan pour éliminer le passif accumulé envers les distributeurs pétroliers. Elaborer des mesures sociales ciblées pour protéger les plus pauvres de l’impact des futurs ajustements de prix est aussi une priorité. De plus, les autorités et la mission du FMI sont convenues du besoin de continuer à redresser la situation financière de l’entreprise de services publics JIRAMA, en augmentant ses recettes, en réduisant ses coûts, et en améliorant sa gouvernance.

La mission a respectivement rencontré le Président de la République Andry Rajoelina, le Ministre de l’Économie et des Finances Richard Randriamandrato, le Ministre de l’Energie, de l’Eau et des Hydrocarbures Vonjy Andriamanga, le Gouverneur de la Banque Centrale de Madagascar Alain Rasolofondraibe, et d’autres hauts responsables, ainsi que des partenaires au développement. D’après Marshall Mills, les discussions ont fait d’importants progrès et se poursuivent en vue de présenter la revue au Conseil d’administration du FMI dans les semaines à venir.

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