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Crise de la dette : Trois mesures à prendre, selon le FMI

Crise de la dette : Trois mesures à prendre, selon le FMI

 

La question de la viabilité de la dette d’une poignée de pays à risque a suscité un vaste débat public. Selon le Fonds Monétaire International (FMI), le fardeau de la dette publique est pourtant un phénomène qui prend de l’ampleur dans le monde entier. Des niveaux de dette sans précédent ne constituent pas nécessairement un problème lorsque les taux d’intérêt réels sont très bas, comme c’est actuellement le cas dans de nombreux pays avancés. Ils peuvent toutefois rendre les États beaucoup plus vulnérables à un durcissement des conditions financières mondiales et à une hausse des charges d’intérêts, ce qui pourrait provoquer des corrections sur les marchés, de brusques fluctuations du taux de change et un nouveau ralentissement des flux de capitaux.

Les pays émergents et les pays à faibles revenus sont les plus vulnérables

Des problèmes se posent lorsque la dette est déjà élevée et que les ressources provenant de nouveaux emprunts ne sont pas employées à bon escient (notamment à cause de la corruption et de la faiblesse des institutions) ou lorsqu’un pays est touché par une catastrophe naturelle ou un choc économique, tel qu’une inversion brutale des flux de capitaux, qui compromettent sa capacité à rembourser la dette. Certains pays émergents se trouvent actuellement dans cette situation. Toutefois, ce sont généralement les pays à faible revenu qui connaissent les problèmes d’endettement les plus graves et qui sont souvent les moins bien armés pour les résoudre.
Si la diversification des sources de financement présente des avantages, elle est également source de nouvelles difficultés en ce qui concerne la gestion de la dette et, si besoin, sa restructuration, compte tenu de l’absence de mécanismes établis de coordination qui incluraient les nouveaux créanciers. Trois mesures prioritaires peuvent contribuer à changer la donne.

Redoubler d’efforts pour garantir la viabilité financière des emprunts souverains

Les emprunteurs devraient établir soigneusement leurs plans de dépenses et de déficit budgétaires, afin que la dette publique conserve une trajectoire soutenable. Ils devraient aussi examiner de près les rendements potentiels de leurs projets et leur capacité à rembourser au moyen d’une augmentation des recettes fiscales avant de consentir un nouvel emprunt. Les prêteurs doivent évaluer l’incidence de nouveaux prêts sur l’endettement de l’emprunteur avant de lui octroyer un crédit, ce qui épargnera tant au prêteur qu’à l’emprunteur l’établissement d’accords qui seront source de difficultés financières pour les deux parties.

Accepter de rendre compte de leur dette publique de manière exhaustive et transparente.

Il reste encore beaucoup à faire pour renforcer les institutions qui enregistrent la dette, la surveillent et la déclarent dans de nombreux pays en développement. Parmi les pays à faible revenu, par exemple, un tiers ne fait pas état des garanties accordées par le secteur public et moins d’un sur dix divulgue la dette des entreprises publiques. Les créanciers peuvent davantage rendre publiques toutes les modalités des prêts qu’ils octroient. Améliorer la transparence des engagements au titre de la dette publique peut contribuer à prévenir l’accumulation d’engagements « cachés » considérables qui constitueront ultérieurement une dette explicite de l’État.

Promouvoir la collaboration entre les créanciers officiels

L’objectif est de traiter les cas de restructuration de la dette qui font intervenir des prêteurs non traditionnels. Compte tenu de la dette élevée qui est détenue par de nouveaux créanciers, il convient de réfléchir à la manière de rendre efficace la coordination entre les créanciers officiels, si souvent indispensable à la résolution des crises de la dette.
Le FMI, en coopération avec des institutions partenaires, collabore étroitement avec ses pays membres pour renforcer leurs capacités à enregistrer la dette, à la gérer et à en garantir la transparence. Il améliore ses méthodes d’évaluation de la viabilité de la dette et forme les responsables nationaux à leur application. En outre, il coopère activement avec de nouveaux prêteurs, notamment pour accroître leurs capacités à participer à des restructurations multilatérales de la dette, si celles-ci se révélaient nécessaires.

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