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Croissance des salaires : Plus faibles en 2018

Croissance des salaires : Plus faibles en 2018

 

La croissance mondiale des salaires en 2017 est retombée à son plus bas niveau depuis 2008, bien en-dessous des niveaux prévalant avant la crise financière mondiale. Ces informations ont été recueillies dans le Rapport mondial sur les salaires 2018-2019, publié par l’Organisation International du travail.

En analysant la croissance salariale, le rapport observe que dans les pays avancés du G20 la croissance des salaires réels a diminué, de 0,9% en 2016 à 0,4% en 2017. A l’inverse, dans les pays émergents et en développement du G20, la croissance des salaires réels a fluctué entre 4,9% en 2016 et 4,3% en 2017. Au cours des vingt dernières années, les salaires réels moyens ont presque triplé dans les pays émergents et en développement du G20 tandis que dans les pays avancés du G20 ils n’avaient augmenté que de 9%, selon le rapport. Mais, dans de nombreuses économies à bas revenu et à revenu intermédiaire, les inégalités salariales demeurent fortes et les salaires sont souvent insuffisants pour satisfaire les besoins des travailleurs et de leurs familles.

Par ailleurs, le rapport calcule les écarts de rémunération entre hommes et femmes de manière innovante et plus précise, en utilisant des données portant sur quelque 70 pays et environ 80% des salariés dans le monde. Il constate qu’à l’échelle mondiale, les femmes continuent d’être payées approximativement 20% en moins que les hommes. L’écart de rémunération entre hommes et femmes représentent aujourd’hui l’une des plus grandes manifestations d’injustice sociale et tous les pays devraient essayer de mieux comprendre ce qu’il cache et de progresser plus rapidement vers l’égalité des sexes.

Le rapport constate que dans les pays à haut revenu c’est dans la partie haute de l’échelle des salaires que l’écart de rémunération entre hommes et femmes est le plus grand, tandis que dans les pays à bas revenu et à revenu intermédiaire l’écart de rémunération entre les sexes est plus fort parmi les travailleurs les moins bien rémunérés. A partir de données empiriques, le rapport montre aussi que les explications traditionnelles, comme les différences de niveau d’éducation entre hommes et femmes qui occupent un emploi salarié, jouent un rôle limité pour expliquer les écarts de rémunération entre hommes et femmes. Autre facteur qui pèse sur l’écart de rémunération entre hommes et femmes, la maternité. Le rapport montre que les mères perçoivent généralement des salaires inférieurs à ceux des femmes sans enfant à charge. Cela peut être lié à une multitude de facteurs, dont les interruptions de carrière, les réductions du temps de travail, la moins bonne rémunération des postes permettant de concilier vie professionnelle et vie familiale ou les décisions de promotion stéréotypées à l’échelon de l’entreprise. Un partage plus équitable des tâches familiales entre hommes et femmes pourrait dans de nombreux cas permettre aux femmes de faire des choix professionnels différents. Il semble donc indispensable de combattre les stéréotypes et la discrimination dès l’entrée sur le marché du travail.

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