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Progrès de la technologie: Protéger les femmes

Progrès de la technologie: Protéger les femmes

 

Selon les analyses effectuées par le Fonds Monétaire International (FMI), les différences sur le plan du caractère répétitif des tâches exacerbent l’inégalité de la rémunération entre les sexes.
Les femmes sont actuellement sous-représentées dans les domaines où l’emploi est en croissance, comme le génie et les technologies de l’information et des communications. Dans le secteur des technologies, les femmes sont 15% moins susceptibles que les hommes d’occuper un poste de direction ou d’encadrement, et 19% plus susceptibles d’occuper des postes de commis ou de préposée aux services, exécutant des tâches plus répétitives, d’où un risque élevé que leur emploi soit supprimé pour des raisons technologiques.

Persistance des inégalités

Même en tenant compte de facteurs comme les compétences, l’expérience et le choix de carrière, près de 5% de l’écart salarial entre les femmes et les hommes est attribuable à la nature plus répétitive des tâches accomplies par les femmes. Aux États-Unis, cela se traduit par une perte nette de revenus de 26 000 USD sur l’ensemble de la vie professionnelle d’une femme.
Tout n’est pas sombre cependant. Dans les pays avancés et les pays émergents, où le vieillissement de la population s’accélère, l’emploi augmentera vraisemblablement dans les secteurs à prédominance féminine comme la santé et les services sociaux. Par ailleurs, la gestion d’une population vieillissante exigera à la fois une augmentation de la main-d’œuvre humaine et un recours accru à l’intelligence artificielle, à la robotique et à d’autres technologies de pointe pour compléter le travail des travailleurs de la santé et stimuler leur productivité. Les autorités doivent adopter des politiques de promotion de l’égalité des genres et d’autonomisation dans un milieu de travail en mutation.

Faciliter l’acquisition par les femmes de compétences recherchées

En intervenant tôt dans la vie des femmes pour les orienter vers des carrières dans le domaine de la technologie, comme le fait le programme Girls Who Code aux États-Unis et comme le font ailleurs les programmes de mentorat par les pairs, il est possible de briser les stéréotypes sexistes et d’accroître la participation des femmes dans les disciplines scientifiques. L’octroi d’allégements fiscaux pour la formation offerte aux femmes qui appartiennent déjà à la population active (comme aux Pays-Bas) et la création de comptes de formation personnels portables (comme en France) peuvent contribuer à l’élimination des obstacles à l’apprentissage continu.

Combler l’écart de représentation entre les sexes dans les postes de direction

L’offre de services de garde à des prix abordables et le remplacement de l’imposition familiale par l’imposition individuelle (comme au Canada et en Italie) peuvent grandement contribuer à l’avancement professionnel des femmes. Les gouvernements pourraient imposer aux organisations des cibles de recrutement et de rétention, ou encore, imposer des contingents de promotion (comme en Norvège) et mettre en place des programmes de mentorat et de formation afin de favoriser la promotion de femmes à des postes de direction.

Faciliter la transition des travailleurs

Les autorités peuvent venir en aide aux travailleurs forcés par l’automatisation de se réorienter en offrant à chaque travailleur à titre personnel de la formation et des avantages (comme les comptes de formation personnels de la France et de Singapour). Les filets de protection sociale devront aussi être adaptés à la nouvelle donne sur le marché du travail. Pour freiner la détérioration de la sécurité du revenu causée par les changements technologiques rapides, certains pays pourraient notamment réfléchir à la pertinence d’élargir l’accès aux régimes de rentes non contributifs et à l’adoption d’un programme de revenu minimum garanti.

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