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Reprise économique : Menacée par les risques extérieurs

Reprise économique : Menacée par les risques extérieurs

 

La reprise économique devrait se poursuivre en Afrique subsaharienne, grâce aux ajustements des politiques nationales et à un environnement extérieur porteur. La croissance devrait passer de 2,7% en 2017 à 3,1% en 2018, selon le Fonds Monétaire International (FMI) dans la dernière édition des Perspectives économiques régionales pour l’Afrique subsaharienne.
Toutefois, le FMI affirme que les risques extérieurs menacent la stabilité de la reprise dans la région. L’Afrique subsaharienne est confrontée à une montée des risques, notamment parce que les vulnérabilités sous-jacentes doivent encore faire l'objet de mesures efficaces pour protéger la reprise contre les chocs.

La reprise économique sur la bonne voie

La situation n’est pas homogène en Afrique subsaharienne. Ces dernières années ont été particulièrement difficiles pour les pays exportateurs de pétrole, tels que l’Angola et le Nigéria, à la suite de la chute des cours du pétrole en 2014. Dans ces pays comme dans d’autres pays riches en ressources naturelles, la croissance a repris entre-temps, mais à des niveaux bien inférieurs à ceux d’avant le choc de 2014 sur le prix des matières premières. La croissance reste élevée dans les pays pauvres en ressources naturelles.

Amélioration de l’assainissement des finances publiques

Le déficit budgétaire moyen dans la région d’Afrique subsaharienne devrait diminuer de 4,2% du PIB en 2017, il devrait s’établir à 3,3% en 2018. Mais jusqu’ici, la réduction du déficit s’explique en grande partie par le rebond des prix pétroliers pour les pays exportateurs de pétrole et par des coupes sombres dans les dépenses d’équipement dans plusieurs pays. Les progrès sont, par contre, minimes en ce qui concerne l’indispensable mobilisation des recettes fiscales qui restent très inférieures au potentiel de la région. Les pays doivent procéder à de nouveaux ajustements pour augmenter leurs recettes afin de réduire leurs vulnérabilités liées à la dette et de dégager des ressources en faveur du développement.

Persistance des vulnérabilités liées à la dette

En 2017, quinze pays à faible revenu de l’Afrique subsaharienne présentaient un risque élevé de surendettement (Burundi, Cameroun, Cap Vert, République centrafricaine, Éthiopie, Gambie, Ghana, Sao Tomé-et-Principe, et Zambie) ou se trouvaient en situation de surendettement (Tchad, République du Congo, Érythrée, Mozambique, Soudan du Sud et Zimbabwe). Dans ces pays, la dynamique de la dette est entraînée principalement par d’importants déficits budgétaires et, dans certains cas, par des dépréciations du taux de change. La réduction de la dette est principalement le fait des pays exportateurs de pétrole. Une amélioration des cadres de gestion de la dette pourrait contribuer à une meilleure maîtrise des risques.

Des mesures s’imposent pour relever plus rapidement le niveau de vie

Une croissance à moyen terme de 4% est trop faible pour l’Afrique subsaharienne. La région doit accélérer sa croissance pour créer les 20 millions d’emplois supplémentaires nécessaires pour absorber les nouveaux arrivants sur le marché du travail. Plusieurs étapes sont nécessaires pour assurer une croissance vigoureuse, persistante et inclusive: approfondir l’intégration commerciale et financière, notamment dans le contexte de la zone de libre-échange continentale de l’Afrique; faciliter la circulation des travailleurs et des capitaux par une meilleure affectation des dépenses publiques; exploiter les possibilités offertes par la quatrième révolution industrielle en promouvant la connectivité numérique et la flexibilité du système éducatif; supprimer les distorsions du marché; et prendre des mesures favorisant l’investissement privé et la prise de risques.

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