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Dégradation des sols : Menace pour la biodiversité

Dégradation des sols : Menace pour la biodiversité

 

Seul un quart des terres de la planète n’était pratiquement pas affecté par les activités humaines. Cette information a été publiée en mars 2018 par la Plate-forme Intergouvernementale sur la Biodiversité et les Services Écosystémiques (IPBES). La dernière évaluation de la dégradation et de la restauration des terres (LDRA) révèle que d’ici 2050, cette proportion devrait s’élever à un dixième seulement.

Les zones humides sont la catégorie la plus touchée, avec une perte de 87% de leur étendue à l’ère moderne. Les causes immédiates de la dégradation des terres sont généralement locales (gestion inadaptée des ressources terrestres), mais les facteurs sous-jacents sont souvent régionaux ou mondiaux, notamment une demande croissante de produits dérivés des écosystèmes, supérieure à la capacité décroissante des écosystèmes à les fournir. La dégradation des terres comprend également la perte de forêts. Si globalement cette perte a été freinée en raison de la reforestation et des plantations, elle s’est accélérée dans les forêts tropicales qui contiennent certains des plus hauts niveaux de biodiversité sur Terre.

Une étude menée dans 46 pays tropicaux et subtropicaux a montré que l’agriculture commerciale à grande échelle et l’agriculture vivrière locale étaient responsables respectivement d’environ 40% et 33% de la conversion des forêts, entre 2000 et 2010. Les 27% de déforestation restants seraient dus à la croissance urbaine, à l’expansion des infrastructures et à l’exploitation minière. Cette dégradation continue à de nombreux impacts sur les espèces, la qualité des habitats et le fonctionnement des écosystèmes. Les impacts négatifs peuvent être directs, comme la perte immédiate de biodiversité (par exemple, par le biais de la déforestation) et la perturbation des habitats et des fonctions liées à la biodiversité, telle que la formation des sols. Ils peuvent aussi être indirects, de par leur effet sur l’environnement au sens plus large, qui affecte en fin de compte les habitats, les fonctions, ainsi que la richesse et l’abondance des espèces.

Par ailleurs, un indice de risque a été généré en combinant huit facteurs de stress potentiel pour les organismes du sol : appauvrissement de la diversité à la surface, pollution et surcharge en nutriments, surpâturage, agriculture intensive, incendies, érosion du sol, désertification et changement climatique. Des indicateurs ont été choisis pour représenter la répartition spatiale de chaque menace. Les zones présentant le niveau de risque le plus faible sont principalement concentrées dans la partie nord de l’hémisphère nord. Ces régions sont généralement moins soumises aux effets anthropiques directs (par exemple l’agriculture) bien que les effets indirects (tels que le changement climatique) puissent monter en puissance à l’avenir. Il n’est pas surprenant de constater que les zones présentant les risques les plus élevés sont celles qui sont le plus exposées aux activités humaines (telles que l’agriculture intensive, l’urbanisation accrue et la pollution).

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