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Famine dans le monde : La menace est réelle

Famine dans le monde : La menace est réelle

 

821 millions de personnes dans le monde souffrent actuellement de la faim et plus de 150 millions d’enfants accusent un retard de croissance. Selon le rapport sur l'état de la sécurité alimentaire et de la nutrition dans le monde 2018, publié le 11 septembre 2018, de nouvelles preuves indiquent que le nombre de personnes souffrant de la faim dans le monde est en hausse. La situation s'aggrave en Amérique du Sud et dans la plupart des régions d'Afrique, tandis que la tendance vers la baisse du taux de sous-alimentation qui caractérisait le continent asiatique semble fortement ralentir.

Les impacts de la variabilité et des extrêmes climatiques sur la faim

Les changements climatiques compromettent déjà la production de cultures importantes telles que le blé, le riz et le maïs dans des régions tropicales et tempérées et si l'on ne renforce pas la résilience face au climat, la situation devrait s'aggraver, tandis que les températures augmentent et deviennent plus extrêmes. Les analyses proposées dans le rapport révèlent que la prévalence et le nombre de personnes sous-alimentées tendent à être plus importants dans les pays fortement exposés aux extrêmes climatiques. Le taux de sous-alimentation est encore plus considérable lorsque l'exposition aux extrêmes climatiques est associée à une forte proportion de la population dépendante de systèmes agricoles particulièrement sensibles aux précipitations et à la variabilité climatique.

Les progrès sont faibles

Le rapport met également en exergue les faibles progrès réalisés en matière de lutte contre les retards de croissance chez l'enfant, avec près de 151 millions d'enfants âgés de moins de cinq ans trop petits pour leur âge, en raison de la malnutrition en 2017. Ils étaient 165 millions en 2012. D'un point de vue mondial, l'Afrique et l'Asie représentent respectivement 39 et 55% du total des enfants accusant un retard de croissance. En outre, une femme sur trois dans le monde en âge de procréer souffre d'anémie, ce qui comporte des conséquences importantes sur la santé et sur le développement, que ce soit pour les femmes ou pour leurs enfants. Les taux d'allaitement exclusif en Afrique et en Asie sont 1,5 fois plus élevés qu'en Amérique du Nord, où seulement 26% des nourrissons de moins de six mois ont été allaités de manière exclusive.

Synchroniser les actions

Ainsi, les auteurs du rapport appellent à mettre en œuvre et à intensifier les interventions visant à garantir l'accès à des aliments nutritifs et à briser le cercle intergénérationnel de la malnutrition. Les politiques doivent particulièrement prêter attention aux groupes les plus vulnérables face aux conséquences désastreuses d'un accès limité à l'alimentation : les nourrissons, les enfants âgés de moins de cinq ans, les enfants scolarisables, les adolescentes et les femmes. Au même moment, il est nécessaire de s'orienter durablement vers une agriculture qui tient plus compte de la nutrition et vers des systèmes alimentaires en mesure de fournir une alimentation sûre et de bonne qualité pour tous.

Les auteurs du rapport appellent aussi à déployer davantage d'efforts afin de renforcer la résilience face au climat, à travers des politiques qui encourageront les initiatives visant à s'adapter au changement climatique et à en atténuer les effets, ainsi qu'à réduire les risques de catastrophe.

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