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Exportation de crabes : 6 018 tonnes en 2017

Exportation de crabes : 6 018 tonnes en 2017

 

Le crabe de mangrove scylla serrata constitue une richesse, à la condition d’une gestion réfléchie qui pense à l’avenir. Madagascar a produit 6 018 tonnes de crabes en 2017, dont la plus grande partie a été exportée.

Victime de son succès

D’après le Groupement des exportateurs de crabes, le potentiel de production de crabes des mangroves scylla serrata communément appelé « drakaka » peut atteindre 7 500 tonnes par an à Madagascar. Si la Grande Île est bien réputée pour la qualité de son crabe, l’essentiel de la production nationale est dédié à l’exportation. Ainsi, l’exportation massive vers la Chine est pointée du doigt. Par ailleurs, Madafish, une entreprise exportatrice à Morondava, avance qu’un pourcentage élevé de crabes qui lui sont livrées ne respectent pas le minima de 11 cm de largeur. Ces produits inondent ensuite le marché local. La destruction des mangroves réduit également la viabilité des crabes. Les collectes informelles influent sur la stabilité des prix.

Des mesures ont été prises

D’après l’arrêté n°32102/14-MRHP du 24 octobre 2014 portant exportation des crabes de mangroves scylla serrata de Madagascar du ministère de la pêche, les prélèvements totaux de captures annuels (PTCA) de crabes sont fixés à 5 000 tonnes poids vifs. Faut-il aussi rappeler que l’exploitation, notamment la pêche, la vente, l’achat, le transport, le colportage et la conservation des crabes de mangrove, dont la largeur de la carapace mesurée sur la partie la plus large dans le creux entre deux épines est inférieure à cent dix (110) millimètre, est interdit. L’exploitation des crabes mous et des femelles œuvées est également interdite, de même pour l’amputation des pinces et des pattes avant la commercialisation. Toute personne physique ou morale exerçant l’exportation de crabe vivant doit impérativement disposer d’une ferme aquacole homologuée par la Direction de l’aquaculture.

Responsabiliser les acteurs

Les enjeux écologiques mais aussi économiques imposent une gestion durable et réfléchie de la pêche aux crabes. Avec l’appui de WWF et Blue Ventures, le réseau des aires marines gérées localement (MIHARI) du sud-ouest et du moyen-ouest de Madagascar se sont mis au diapason lors de la rencontre inter-régionale du crabe qui a eu lieu à l’hôtel Bougainvillées Morondava les 26 et 27 juillet 2018. C’est aussi l’opportunité de mettre en lien les pêcheurs qui gèrent des aires marines communautaires ou LMMA avec les opérateurs du secteur privés. Les participants ont parlé d’innovations dans les techniques de pêche aux crabes. Il a aussi été question de réduction des pertes après la pêche et de valorisation des captures. Enfin, pêcheurs et collecteurs ont parlé de l’avenir de la filière avec les entreprises exportatrices et le ministère de tutelle.
L’exploitation de cette filière s’étale de septembre à juin dans le pays. La pêche est fermée sur tout le territoire entre juillet et août pour permettre le renouvellement des stocks.

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