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Produits alimentaires : Les pays pauvres paient cher

Produits alimentaires : Les pays pauvres paient cher

 

La facture mondiale des importations alimentaires a largement triplé depuis 2000 pour atteindre 1,43 billion* USD en 2017, alors qu'elle a quintuplé pour les pays les plus vulnérables aux pénuries alimentaires. D’après le dernier rapport intitulé Les perspectives de l’alimentation, publié par l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), les importations alimentaires constituent un fardeau de plus en plus lourd pour les pays les plus pauvres du monde. C’est un défi croissant, notamment pour les pays les plus pauvres concernant la satisfaction de leurs besoins alimentaires de base sur les marchés internationaux.

La facture mondiale des importations alimentaires devrait augmenter d'environ 3% atteignant cette année 2018, le chiffre précité. Cette augmentation reflète principalement l’accroissement du commerce international du poisson - une denrée alimentaire de grande valeur principalement importée par les pays développés - et des céréales, denrée de base essentielle pour de nombreux pays à faible revenu et à déficit vivrier.

L'analyse porte à la fois sur la tendance et la composition-protéines animales, fruits et légumes, céréales, boissons, graines oléagineuses et café, thé et épices - des factures d'importation de produits alimentaires durant la période prise en compte. Les importations alimentaires ont augmenté à un taux annuel moyen global de 8% depuis 2000, mais ce rythme a été à deux chiffres pour la grande majorité des pays les plus pauvres. A l'opposé, la part des céréales dans les importations n'a pas diminué dans les pays les plus pauvres par rapport aux aliments de plus grande valeur, alors qu'elle a considérablement régressé dans les pays riches.
La facture des importations de produits alimentaires représente désormais 28% de toutes les recettes d'exportation de marchandises du groupe des pays les moins avancés (PMA), soit presque le double de 2005. Quant aux pays développés, alors qu’ils ont un PIB par habitant plus élevé, ils dépensent seulement 10% de leurs recettes d'exportation sur les importations alimentaires.
Par ailleurs, le rapport Perspectives de l'alimentation examine principalement les tendances des marchés pour les principaux produits alimentaires du monde, notamment les céréales, le poisson, la viande, les produits laitiers, le sucre et les huiles végétales.

Si les marchés alimentaires sont restés relativement stables grâce à des conditions d'approvisionnement globalement satisfaisantes dans la plupart des catégories, ils demeurent vulnérables du fait à la fois des récents différends commerciaux et de l’éventualité de chocs climatiques ou autres.
Des évaluations détaillées des principaux groupes alimentaires sont proposées dans le rapport, notamment les tendances complexes du secteur des oléagineux où les prix internationaux des graines oléagineuses et des farines d'oléagineux augmentent, alors même que les prix des huiles végétales chutent. L'évolution des relations commerciales entre les Etats-Unis et la Chine, premier producteur et acheteur de soja au monde, a introduit une incertitude considérable sur le marché, comme en témoigne la plongée récente des prix mondiaux du soja et de la farine de soja.

*1 billion = 1 000 milliards

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