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Eradication du choléra: Priorité à l’hygiène et l’assainissement

Eradication du choléra: Priorité à l’hygiène et l’assainissement

 

Selon les estimations de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), 1,3 à 4 millions de cas de choléra ont été recensés dans le monde. Environ 21 000 à 143 000 décès sont dus annuellement à cette maladie. Le Groupe spécial mondial de lutte contre le choléra considère les investissements dans l’approvisionnement en eau, l’assainissement et l’hygiène comme la base de la réalisation de l’objectif consistant à réduire de 90% le nombre de décès dus au choléra d’ici 2030.

L’hygiène pour protéger les populations

L’eau potable, les moyens d’assainissement et l’hygiène sont essentiels pour protéger les populations contre le choléra. Améliorer les services d’approvisionnement en eau, d’assainissement et des mesures générales d’hygiène s’est révélé un moyen efficace de maîtriser et éliminer le choléra dans de nombreux pays. Dans les 47 pays à revenu faible ou intermédiaire touchés par le choléra, seuls 79% et 44% de la population utilisent respectivement les services de base en matière d’eau et d’assainissement, contre 94% et 79% dans les pays à revenu faible ou intermédiaire exempts de choléra. Par ailleurs, plusieurs interventions dans le domaine de l’eau, de l’assainissement et de l’hygiène peuvent être mises en œuvre rapidement et à moindre coût, comme le traitement de l’eau au point d’utilisation et le stockage de l’eau dans de bonnes conditions, une action communautaire pour mettre fin à la défécation en plein air, la fourniture de savon et la promotion du lavage des mains. Selon le Programme commun OMS/UNICEF de suivi de l’approvisionnement en eau et de l’assainissement, de nombreux pays à revenu faible, comme le Cambodge et l’Éthiopie, ont réalisé des progrès rapides, par exemple grâce à l’élimination de la défécation en plein air qui a permis de réduire considérablement les maladies diarrhéiques.

Le vaccin comme alternative malgré son coût

Le vaccin anticholérique oral est perçu comme une solution provisoire et peut être administré avant les investissements dans les domaines de l’approvisionnement en eau, de l’assainissement et de l’hygiène ou parallèlement à ceux-ci. Étant donné que le vaccin anticholérique oral fait partie de l’éventail de vaccins prioritaires de l’Alliance Gavi, son utilisation dans les zones d’endémie pourrait devenir encore plus fréquente. Toutefois, l’utilisation plus répandue du vaccin anticholérique oral ne doit pas se faire aux dépens de l’investissement et du maintien des services d’approvisionnement en eau, d’assainissement et d’hygiène, en particulier dans les zones plus touchées par la maladie (les «points chauds»), comme les bidonvilles et les villages des zones rurales reculées qui présentent des obstacles aux plans logistique et technologique. L’alternative raisonnable consisterait à poursuivre en parallèle l’administration du vaccin anticholérique oral et les efforts en matière d’eau, d’assainissement et d’hygiène.

Une vision commune et un accord unanime entre les États membres, les partenaires et les donateurs pour accorder la priorité aux déterminants sociaux et environnementaux de la santé plus larges, notamment l’eau, l’assainissement et l’hygiène, sont nécessaires pour mettre fin au choléra. Un projet de résolution de l’Assemblée mondiale de la Santé vise à encourager ce consensus, à favoriser des collaborations multisectorielles efficaces et à lutter contre le choléra en parallèle avec les efforts de lutte contre d’autres maladies diarrhéiques.

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