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Securité: Approche globale de la lutte contre la piraterie maritime

Securité: Approche globale de la lutte contre la piraterie maritime

 

Le Groupe de contact sur la piraterie au large des côtes somaliennes (CGPCS) a tenu sa 21ème session plénière à Nairobi du 11 au 13 juillet. Organisée par la Commission de l’océan Indien (COI), qui occupe la présidence du CGPCS, en collaboration avec la République du Kenya et l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC), cette session plénière a réuni plus de 200 participants d’une cinquantaine d’Etats et organisations. La plénière a permis de réaffirmer l’engagement de la région et de la communauté internationale à combattre durablement la piraterie et ses causes profondes.

Présidée par le ministre des Affaires étrangères de Maurice et président du Conseil de la COI, Vishnu Lutchmeenaraidoo, la 21ème session plénière du CGPCS a été l’occasion de prendre connaissance de l’état de la piraterie maritime dans l’océan Indien occidental. Le coût de la piraterie dans l’océan Indien occidental est estimé à 1,4 milliard de dollars en 2017 d’après les derniers chiffres du programme Oceans Beyond Piracy de la One Earth Foundation.

Les représentants de la mission européenne EU NAVFOR et des Forces maritimes combinées (CMF, Combined maritime Forces) ont recensé peu d’actes de piraterie depuis le regain noté au début de l’année dernière, soit deux attaques en novembre 2017 dont les auteurs présumés sont en attente de leur jugement aux Seychelles et une attaque depuis le début de cette année. « Nous ne devons aucunement relâcher nos efforts », a souligné le président du CGPCS, Vishnu Lutchmeenaraidoo, d’autant que dans le même temps les observations d’EU NAVFOR / CMF font état d’une augmentation globale des incidents maritimes. Avis partagé par les membres du Groupe de contact, à l’image de l’Union européenne, qui a indiqué sa décision d’étendre le mandat de la mission EU NAVFOR Atalanta jusqu’en décembre 2020. Les participants à la plénière ont, par ailleurs, souligné l’importance d’appréhender le risque de piraterie dans son ensemble.

C’est dans ce sens que la ministre de la Défense du Kenya, Raychelle Omamo, estime « indispensable de combattre simultanément les maux que sont la piraterie et le terrorisme car, à bien des égards, la piraterie est une extension du terrorisme en mer et la terrorisme l’écho de la piraterie sur terre ». Vishnu Lutchmeenaraidoo a abondé dans ce sens : « nous ne pouvons combattre efficacement et supprimer durablement la piraterie si nous n’attaquons pas l’ensemble des crimes et menaces qui alimentent ou sont alimentés par la piraterie. C’est pourquoi j’ai proposé qu’une réflexion soit menée sur l’extension du mandat du Groupe de contact et que les résultats soient présentés à la prochaine session plénière ». Les participants à la session plénière ont ainsi agréé la proposition de la présidence de conduire cette réflexion sur l’avenir du Groupe de contact et visant, éventuellement, à lui conférer un rôle davantage pro-actif ainsi qu’un mandat élargi à l’ensemble des crimes et menaces directement liés à la piraterie.

Les membres du CGPCS ont confirmé l’utilité de ce forum qui permet d’échanger sur les initiatives en cours et d’avoir une vision globale des activités de lutte contre la piraterie. C’est ainsi, notamment, que certaines initiatives opèrent des rapprochements, à l’instar des actions entreprises sous le Code de conduite de Djibouti et le programme MASE mis en oeuvre par les organisations régionales d’Afrique orientale et australe (IGAD, COMESA, EAC, COI) sur financement européen. La sécurité maritime s’affirme comme un enjeu majeur du développement en Afrique orientale et australe. « La sécurité maritime est un fondement des stratégies visant l’émergence de l’économie 2 bleue comme nouveau pilier de prospérité pour les communautés côtières et l’amélioration des conditions de vie », a résumé la ministre des Affaires étrangères du Kenya, Monica Juma. Le Secrétaire général de la COI, Hamada Madi, a confirmé : « le potentiel de l’économie bleue, son potentiel de croissance et de progrès social, n’émergera que si nous sommes en mesure d’assurer collectivement, nous, les Etats et organisations de la région, la sécurité en mer avec le soutien de nos partenaires de la communauté internationale. Le CGPCS est ainsi l’expression d’une volonté commune de coopérer pour la stabilité régionale nécessaire au développement de toute l’Afrique orientale et australe mais aussi pour la sécurisation des routes maritimes de l’océan Indien parmi les plus importantes pour le commerce international. »

La prochaine session plénière du CGPCS se tiendra à la fin du premier semestre 2019.

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