A LA UNE

Migration : Levier pour la croissance économique

Migration : Levier pour la croissance économique

 

D’après un nouveau rapport de la Banque mondiale, les migrations internationales ont permis à des millions d’êtres humains d’échapper à la pauvreté tout en stimulant la croissance économique. Toutefois, s’ils n’adoptent pas de politiques aptes à répondre aux forces du marché et à gérer les tensions économiques à court terme, les pays d’immigration risquent de maintenir des brèches béantes sur leur marché du travail et de perdre du terrain dans la concurrence que se livrent les nations à l’échelle mondiale pour attirer une main-d’œuvre talentueuse.

Faible fluctuation du nombre de migrants

Entre 1960 et 2015, la part des migrants dans la population mondiale n’a que faiblement fluctué entre 2,5% et 3,5%, en raison du fort effet dissuasif des frontières nationales, des distances, des différences culturelles et de l’obstacle de la langue.
Par ailleurs, les flux migratoires sont très concentrés selon la profession et l’emplacement géographique. À l’heure actuelle, les dix premiers pays d’immigration rassemblent 60% des quelque 250 millions de migrants internationaux recensés dans le monde. En outre, les niveaux de concentration augmentent avec les niveaux de compétence. Ainsi, les États-Unis, le Royaume-Uni, le Canada et l’Australie hébergent près des deux tiers des migrants diplômés de l’enseignement supérieur. Dans les sphères les plus élevées du savoir, 85% de tous les migrants lauréats de prix Nobel scientifiques vivent aux États-Unis.

Les pays d’accueil tirent leur épingle du jeu

L’ampleur des écarts de salaires qui persistent dans le monde est le principal facteur de migration économique des pays à faible revenu vers les pays à revenu élevé. C’est une des constatations du rapport de la Banque mondiale intitulé Moving for Prosperity: Global Migration and Labor Markets , « Partir à la recherche de la prospérité : migrations mondiales et marchés du travail ». Bien souvent, les migrants triplent leur salaire en s’expatriant, ce qui permet à des millions d’entre eux et à leurs familles restées au pays de sortir de la pauvreté. Les pays d’accueil tirent, eux aussi souvent avantage des flux migratoires, car les immigrés exercent des activités essentielles allant de leur participation aux avancées technologiques de la Silicon Valley à la construction de gratte-ciels au Moyen-Orient.

Des politiques publiques nécessaires

Pour être efficaces, les politiques de migration doivent agir en harmonie avec les forces du marché du travail et non les combattre. Par exemple, dans les pays où existe une importante demande non satisfaite de travailleurs saisonniers, des programmes de migration temporaire, tels que les initiatives canadiennes et australiennes, peuvent pallier la pénurie de main-d’œuvre tout en décourageant l’immigration illégale permanente. En outre, il faut remplacer les quotas par des mécanismes axés sur les forces du marché pour gérer les flux migratoires. Ces outils peuvent financer le coût de l’aide de l’État aux travailleurs déplacés. De surcroît, il est possible de répondre aux besoins les plus urgents du marché du travail en mettant en contact les travailleurs migrants avec les employeurs qui ont le plus besoin de leurs services.

Selon le rapport, les migrations constitueront une composante fondamentale de l’existence de la communauté mondiale dans un avenir prévisible en raison de la persistance des écarts de revenus et de perspectives, des différences entre les profils démographiques et des aspirations croissantes des populations pauvres et vulnérables de la planète.

Partager cet article sur :

»»» Les articles sur le Trésor public