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Qualité de la vanille : La filière est menacée

Qualité de la vanille : La filière est menacée

 

D’après la société Aust & Hachmann Canada, l’un des principaux marchands de vanille du monde, la qualité de la vanille malgache risque de poursuivre son déclin durant la campagne 2018. Cette compagnie a révélé que l’emballement sous vide et la récolte précoce de vanille verte qui ont rythmé la saison dernière, persisteront en 2018 et porteront un coup dur à la réputation de la gousse malgache déjà au plus au bas sur le marché mondial.
Selon la compagnie, la vanille de Madagascar ne retrouvera jamais sa qualité initiale tant que la pratique du conditionnement sous vide des gousses demi-secs est autorisée. Par ailleurs, il reste encore plusieurs centaines de tonnes de vanille invendue, dont la plupart sont trop humides et de mauvaise qualité. Une grande partie de ce stock est retenue à des fins spéculatives par des sociétés qui ne participent pas régulièrement à ce commerce et qui sont maintenant confrontées à un marché potentiellement en déclin.

En outre, la campagne sur les vanilles vertes a déjà commencé dans les régions du nord, et ce, bien que les prix initiaux soient plus bas que les prix d'ouverture de la campagne 2017. Il est important de se rappeler que la campagne de 2017 a débuté quelques mois après le passage du cyclone Enawo dans la région de la vanille. En fin de compte, l'impact sur la récolte de 2017 était faible, mais les résultats sur les prix de la vanille étaient évidents.

Afin de lutter contre ces pratiques, le gouvernement malgache a déployé un arsenal de mesures comprenant l’obligation pour les exportateurs et les collecteurs, d’enregistrer leur stock de vanille destiné à être expédié après la mi-mai. L’Exécutif a aussi fait savoir que les exportations de la saison 2018 ne seront réalisées qu’après le 15 octobre 2018 et envisagerait d’imposer un ban sur les expéditions d’ici le 30 juin prochain.

Du côté d’Aust & Hachmann Canada, si ces mesures sont considérées comme salutaires pour la filière, l’inquiétude demeure. « La réalité est qu’il y a déjà un vol significatif et une cueillette précoce des gousses de vanille verte. En outre, le gouvernement n’a toujours pas fait preuve de sa capacité à appliquer une telle législation.», souligne l’organisation.
Cette année, La Grande Île pourrait enregistrer un volume de 1 500 tonnes de vanille, un niveau équivalent à celui de 2017.

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