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Coordonner la lutte contre la chenille légionnaire

Coordonner la lutte contre la chenille légionnaire

 

Né en Amérique, l’insecte a été détecté pour la première fois en Afrique au début de l’année 2016 au Nigéria. Au début de l’année 2018, il s’était déjà propagé sur les trois quarts du continent. La chenille légionnaire d’automne fait son apparition à Madagascar et dicte sa loi à plusieurs plantations et cultures dans le sud-ouest de la Grande Île.

Une menace réelle

La chenille légionnaire d’automne s’attaque à près de 80 cultures mais est particulièrement friande de maïs. A Madagascar, 10 000 à 15 000 hectares de parcelles sont infestés par ce parasite. La chenille légionnaire est doté d’une capacité de dispersion est très grande. Elle est aperçue pour la première fois en novembre 2017 dans le sud de l’île, au nord de Tuléar. A l’heure actuelle, elle il est recensée dans 13 des 22 régions de Madagascar. Une situation qui menace les cultures à la veille de la première récolte vivrière de l’année en cours dans le Sud du pays. Les efforts sur la surveillance doivent être maintenus afin de prévenir sa propagation fulgurante. Faut-il rappeler que près 300 000 hectares de maïs sont actuellement cultivés à Madagascar.

Combiner la lutte mécanique et l’utilisation des pesticides

Le papillon Spodoptera frugiperda est extrêmement fertile. Il peut pondre plus de mille œufs durant sa vie, se déplace très rapidement. Etant un ultime recours, cinq pesticides viennent d’être homologués par le ministère malgache de l’Agriculture. Dans le sud de Madagascar, les cultivateurs ont commencé la semaine dernière les épandages. Ils craignent que la chenille n’anéantisse la récolte et fragilise une situation alimentaire déjà précaire.
Toutefois, le recours aux pesticides pourrait montrer ses limites. Sur le continent américain, la chenille a développé des résistances. D’autres solutions pour limiter les dégâts sont également étudiées par l’Organisation des Nations Unies pour l’agriculture et l’alimentation (FAO), qu’il s’agisse d’isoler les zones infestées en créant des barrières naturelles, telles que des tranchées, de recourir à des oiseaux prédateurs de la chenille, voire de brûler les cultures infestées. Les cultivateurs doivent aussi utiliser la lutte mécanique, en ramassant les chenilles et les œufs. Ils doivent par la suite brûler les feuilles sur lesquelles sont présents les chenilles et les œufs.

La FAO a publié un guide pour lutter efficacement contre la chenille légionnaire. Ce guide s'appuie sur les expériences des agriculteurs et des chercheurs originaires d'Amérique du Sud et d'Amérique du Nord qui ont vécu aux côtés du ravageur pendant plusieurs siècles et sur les nouvelles technologies et leçons apprises en Afrique jusqu'à présent. Les agriculteurs africains et le personnel agricole opérant en première ligne disposent à présent de conseils pratiques pour lutter efficacement contre la chenille légionnaire.

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