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Infrastructures en Afrique : Besoin de 68 à 108 milliards USD

Infrastructures en Afrique : Besoin de 68 à 108 milliards USD

 

Selon les nouvelles estimations de la Banque africaine de développement (BAD), 130 à 170 milliards USD par an seraient nécessaires au développement des infrastructures en Afrique, avec un gap de financement de l’ordre de 68 à 108 milliards USD. Ces chiffres sont beaucoup plus élevés que les estimations précédentes, publiées par l’Agence française de développement et la Banque mondiale, qui estimaient les besoins annuels à 93 milliards USD et le gap annuel de financement à 31 milliards USD.

Nécessité d’un élan au niveau mondial

Les investisseurs institutionnels comme les compagnies d’assurance, les fonds de retraite et les fonds souverains possèdent, au niveau mondial, plus de 100 milliards USD d’actifs en gestion. Il faudrait donc qu’une petite partie de l’excès d’épargne au niveau mondial, accompagnée de ressources à faible rendement, pour combler le gap de financement de l’Afrique et pour financer des infrastructures productives et rentables. Les pays d’Afrique doivent accélérer leurs investissements en matière d’infrastructures, mais de manière plus judicieuse. Ils doivent également trouver de nouveaux mécanismes et outils pour financer leurs plus urgents besoins infrastructurels ou autres. Les pays du continent peuvent intégrer directement l’économie mondiale en développant des infrastructures bien ciblées afin de soutenir les industries et secteurs compétitifs dans des parcs industriels et des zones franches industrielles pour l’exportation qui pourront servir de relais vers les marchés mondiaux.

Utiliser à bon escient les ressources

En utilisant, de façon judicieuse, leurs ressources limitées au profit du développement des infrastructures – qu’il s’agisse de nouveaux investissements ou de maintenance –, tous les pays africains peuvent exploiter ces zones pour attirer les industries légères des économies plus avancées, comme l’ont fait les économies asiatiques dans les années 1960 et la Chine dans les années 1980.
En attirant les entreprises et les investissements étrangers, les pays africains les plus pauvres peuvent eux aussi améliorer leur logistique commerciale, renforcer les connaissances et compétences des entrepreneurs locaux, gagner la confiance des acheteurs internationaux, et, de manière progressive, permettre aux entreprises de la région de devenir compétitives. Cette stratégie a d’ores et déjà été adoptée et couronnée de succès au Bangladesh, au Cambodge, en Éthiopie, à l’Île Maurice, au Rwanda et au Viêtnam, mais elle ne doit pas se limiter aux industries de transformation traditionnelles. Elle peut également s’appliquer à l’agriculture, aux services, ainsi qu’à d’autres secteurs. L’Afrique est bien placée pour stimuler l’économie mondiale. C’est maintenant aux dirigeants du monde entier de définir le cadre stratégique qui le permettra.

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