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Culture d’algues rouges: Des avantages économiques et écologiques

Culture d’algues rouges: Des avantages économiques et écologiques

 

Outre les retombées économiques, la culture des algues rouges constitue une alternative à la surpêche et présente de grands avantages environnementaux. Les algues aident à désacidifier les eaux océaniques en éliminant le carbone et créent un environnement sain dans lequel les coquillages prospèrent.

Un grand intérêt commercial

Les carraghénanes générés par les algues rouges Kappaphycus alvarezii représentaient, en 2009, un marché annuel de 527 millions USD avec une production annuelle totale de 50.000 tonnes. Au cours des trois dernières décennies, ce marché a enregistré une croissance de 5% par 4 ans. Aujourd’hui, ce type d’algues représente à lui seul 70% des algues utilisées dans la production de carraghénanes. Faut-il rappeler que les carraghénanes, de par leurs propriétés gélifiantes, rentrent dans la composition de nombreux produits alimentaires (en tant que stabilisant, émulsifiant, gélatine…), mais aussi dans la composition de produits cosmétiques ou pharmaceutiques (dentifrice, rouge à lèvres…).
Selon la Polyacquaculture Research Unit, la production annuelle mondiale est ainsi passée de moins de 1.000 tonnes sèches par an en 1971 à environ 160.000 tonnes par an aujourd’hui, assurant une source de revenus à 40.000 à 50.000 familles dans le monde. Aujourd’hui, cinq pays sont producteurs à l’échelle commerciale (plus de 1.000 tonnes sèches de Kappaphycus alvarezii produites par an) : l’Indonésie, les Philippines, la Tanzanie, le Vietnam et la Malaisie. Les Philippines et l’Indonésie représentent à elles seules plus de 82% de la production mondiale.

Une opportunité pour Madagascar

Malgré l’implication de différents opérateurs économiques dans plusieurs zones côtières de la Grande Île, seule la société Ibis Madagascar réussit à poursuivre une exploitation rentable de l’algue dans la Région Diana, exportant jusqu’à de 2.000 tonnes par an. Elle est toutefois confrontée depuis 2010 à de sérieux problèmes phytosanitaires (parasitisme persistent) qui ont fortement affectés les volumes produits.
Par ailleurs, depuis 3 ans, de nombreuses initiatives ont été menées pour relancer l’algoculture, notamment grâce à l’appui du Programme Régional pour la gestion durable des zones côtières des pays de l'Océan Indien (ReCoMaP). C’est le cas de COPEFRITO dans la Région de Toliara qui collabore actuellement avec plus de 400 algoculteurs répartis sur 200 Km de côte et commence à exporter ces produits sur l’Europe.
Aujourd’hui, ce sont au moins 7 opérateurs privés différents qui s’intéressent à l’algoculture et tentent, avec plus ou moins de succès, de développer des productions commerciales sur les littoraux malgaches. Les contraintes auxquelles elles ont à faire face sont autant d’ordre technique et biologique que social et économique.

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