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Commerce de biens culturels : Stopper l’hémorragie

Commerce de biens culturels : Stopper l’hémorragie

 

Les biens culturels sont actuellement de plus en plus menacés par les vols, les pillages, voire le trafic illicite. Les facteurs comme les changements politiques, l’ouverture des frontières, le relâchement des contrôles ainsi qu’une documentation inadéquate et des mesures de sécurité insuffisantes ont permis au patrimoine culturel mal protégé de devenir une proie facile pour les délinquants et criminels.
Depuis l’adoption, en 2015, de la résolution 2199 du Conseil de sécurité des Nations Unies, qui stipule l’interdiction de tout commerce de biens culturels dans le monde, notamment ceux en provenance des pays en guerre comme l’Iraq et la Syrie, les efforts se sont intensifiés pour empêcher le financement du terrorisme par le trafic illicite d’antiquités. Un mouvement mondial initié par l’Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO) appelle à une législation plus contraignante.

Commerce illicite très florissante

Le marché des biens culturels est un marché gris, où circulent des marchandises « propres » et d’autres qui le sont moins. S’il est difficile d’évaluer précisément le montant de ce versant illicite, on peut se faire une idée de son échelle. Interrogé par le journal International Herald Tribune en février 2005, l’archéologue John Russell estimait qu’entre mars 2003 et début 2005, 400 000 à 600 000 antiquités auraient été pillées dans les pays en guerre, générant 10 à 20 millions USD. Toutefois, les statistiques concernant ce trafic illicite sont notoirement difficiles à recueillir, même lorsqu’il s’agit de crime organisé « ordinaire », commis dans des environnements relativement stables. Par ailleurs, la disponibilité et les possibilités de commercialisation des antiquités (et d’autres sources illicites de revenu) sont une spécificité régionale. Et l’on ignore tout des individus, matériels et activités financés par ces recettes. Cela dit, dans toute économie, licite ou illicite, les revenus, d’où qu’ils viennent, sont une manne pour les autorités fiscales.

Restituer les biens saisis

La restitution des biens qui font partie des patrimoines culturels à leurs pays d’origines figurent également parmi les priorités de l’UNESCO.
Concernant Madagascar, une statuette malgache dite "Sakalava" a été saisie au Salon de Mars à Paris en mars 1995. Elle a été restituée le 3 mai 1995 à l'Ambassade de Madagascar à Paris. Depuis septembre 1995, cette pièce est exposée au musée d'Art et d'Archéologie à Antananarivo.
En juillet 1998, des fonctionnaires des douanes du port français du Havre ont saisi 315 œufs fossiles du dinosaure volant aepyornis maximus. D'une valeur estimée à plus de 500.000 USD, ces fossiles avaient été volés à Madagascar. Conformément aux dispositions de la Convention de l'UNESCO de 1970, ratifiée par la France en 1997, ces œufs ont été restitués aux autorités de Madagascar en juillet 1999.

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