A LA UNE

Développement des compétences : Moteur de la croissance

Développement des compétences : Moteur de la croissance

 

Le continent africain a investi massivement dans le développement des compétences et a augmenté ses dépenses dans l’éducation. Toutefois, sa main-d’œuvre reste la moins qualifiée au monde, et ce malgré les progrès considérables enregistrés ces dernières années. En effet, les pays africains doivent encore revoir la qualité de leurs investissements dans ce secteur et renforcer non seulement les compétences des générations à venir, mais aussi celles de la main-d’œuvre actuelle.
La dernière édition d’Africa’s Pulse, rapport semestriel de la Banque mondiale qui analyse l’état des économies africaines, consacre un chapitre entier au développement des compétences. Le rapport plaide pour des investissements dans les compétences fondamentales de l’ensemble de la population qui, en renforçant simultanément la productivité, l’inclusion et les capacités d’adaptation, constituent une stratégie gagnante.

Maîtriser les compétences fondamentales

D’après Punam Chuhan-Pole, économiste principale à la Banque mondiale qui a dirigé le rapport Africa’s Pulse, des millions d’enfants africains n’acquièrent toujours pas les compétences de base pour pouvoir participer activement au marché du travail, malgré le volume des dépenses publiques d’éducation. Trop de jeunes Africains quittent l’école sans avoir acquis les notions indispensables pour mener une vie productive. Dans le même temps, les pays ne peuvent pas se permettre de négliger les attentes de la génération en âge de travailler: dans de nombreux cas, moins de la moitié des adultes savent lire et écrire. Les gouvernements d’Afrique subsaharienne doivent trouver un juste équilibre entre, d’une part, soutenir la productivité et l’inclusion en général et, d’autre part, investir dans les compétences d’aujourd’hui et dans celles de demain. Une croissance économique solide exige que les prochaines générations maîtrisent les compétences fondamentales.

Privilégier les formations professionnelles

De son côté, David Evans, économiste principal à la Banque mondiale et co-auteur de l’analyse consacrée au développement des compétences dans les pays africains, souligne qu’il ne peut y avoir de croissance durable si la population ne maîtrise pas les fondamentaux que sont la lecture, l’écriture et le calcul — autant de compétences qui permettent à chacun d’être un citoyen accompli et de réaliser ses rêves. Parallèlement à la mise en place d’un environnement propice à des investissements fructueux dans les technologies et l’innovation, une attention particulière doit par ailleurs être portée à la science, la technologie, l’ingénierie et les mathématiques. L’inclusion économique passe par des investissements dans des formations professionnelles ciblées sur les jeunes défavorisés et les travailleurs des secteurs peu productifs. Cela concerne tous les acteurs ruraux des filières agricoles et non agricoles ainsi que les citadins engagés dans un travail indépendant à faible productivité.

Partager cet article sur :

»»» Les articles sur le Trésor public