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Sociétés innovantes : Plus productives et créatrices d’emplois

Sociétés innovantes : Plus productives et créatrices d’emplois

 

Le rapport de l’Organisation International du Travail (OIT), Emploi et questions sociales dans le monde 2017 : Entreprises et emplois durables, aussi connu sous le nom de WESO et publié au début du mois d’octobre 2017, montre que les sociétés innovantes ont tendance à être plus productives, plus créatrices d’emplois, et à employer davantage de travailleurs qualifiés et de femmes.

L’innovation crée des emplois

Les recherches antérieures ont déjà montré qu’au long cours le progrès technologique avait créé davantage d’emplois qu’il n’en avait détruits. Cependant, ces dernières années, dans certaines régions (par exemple, dans les économies en transition et celles du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord), d’énormes pertes d’emplois ont été enregistrées dans les entreprises non innovantes à faible technologie, ce qui met en évidence le risque de perte d’emplois parmi les travailleurs peu qualifiés du secteur manufacturier. Le rythme et l’ampleur des changements technologiques ont amplifié les craintes de ces travailleurs. A l’inverse, le rapport souligne que les entreprises innovantes ont tendance à créer davantage d’emplois, à embaucher davantage de travailleurs, et en particulier des travailleurs qualifiés et des femmes, et à être plus productives.

Les sources d’innovations

En effet, si la recherche et développement (R&D) est une importante source d’innovation, d’autres facteurs importent tout autant. Il s’agit du financement public, de l’acquisition de technologies extérieures et de la formation en milieu de travail. Les entreprises peuvent décider d’acquérir ces savoirs à l’extérieur si elles n’ont pas la capacité de les développer en interne. Cela joue un rôle déterminant pour introduire l’innovation, en particulier dans les pays en développement.
De plus, le rapport montre que les compétences sur mesure obtenues grâce à la formation au sein de l’entreprise sont primordiales, tandis que l’impact de l’éducation formelle est plus limité. Cela peut aussi mettre en évidence l’existence d’un décalage des compétences, illustratif des lacunes du système éducatif.

L’Afrique à la traîne

Le rapport souligne également que les grandes variations peuvent être observées selon les pays et les types d’innovation. La proportion d’entreprises engagées dans au moins un type d’innovation est la plus élevée dans 15 pays de l’Union Européenne (51%), puis viennent l’Amérique latine et les Caraïbes (45%), l’Afrique du Nord et le Moyen-Orient ainsi que les pays en transition (un peu plus de 40%). La part de l’innovation est relativement plus faible en Afrique mais elle reste supérieure à 30%, ce qui laisse penser qu’au niveau micro, les entreprises peuvent être innovantes, même quand le niveau de revenu du pays est faible. Cependant, ces chiffres étant issus de différentes enquêtes, les comparaisons entre régions doivent être interprétées avec prudence.
En général, le rapport considère que les politiques de soutien à l’innovation des entreprises sont essentielles pour la croissance de l’emploi. Mais nous avons aussi besoin de politiques spécifiques pour protéger et préparer efficacement les travailleurs et les entreprises à l’évolution de l’environnement professionnel.

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