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Maladies virales du manioc : La génétique pour sauver la filière

Maladies virales du manioc : La génétique pour sauver la filière

 

La striure brune de manioc (Cassava Brown Streak disease ou CBSD) et la maladie du virus de la mosaïque du manioc (MVMM) dévastent la production de manioc en Afrique. Ces deux infections sévères risquent d’entraîner respectivement des pertes de rendement de 70 à 100%, d’après les informations recueillies auprès de l'Institut international d'agriculture tropicale (IITA). La MVMM est répartie dans toute l'Afrique, alors que la CBSD, précédemment connue pour être une maladie affectant les zones de faible altitude limitées aux plaines côtières de l'Afrique de l'Est.

Développer des biomarqueurs robustes

Les chercheurs ont révélé dans la revue Theoretical and Applied Genetics que l'identification des marqueurs d'ADN associés à la résistance aux maladies les plus importantes du manioc établit une base pour la sélection assistée par marqueurs. L'utilisation de marqueurs dans la reproduction augmente l'efficacité et l'exactitude de la reproduction. Elle permet une sélection précise de la progéniture, à partir d'un croisement avec la combinaison souhaitée de gènes pour une double résistance CBSD/CMD. Les chercheurs, venus du Kenya, de l'Afrique du Sud, de la Tanzanie et des États-Unis, ont croisé les deux variétés locales de manioc, le Namikonga, résistant à la CBSD et Albert, résistant aux MVMM - grâce à la pollinisation manuelle, ce qui a donné naissance à des marqueurs génétiques résistant aux deux maladies mortelles. Dans une étude connexe publiée le 29 août 2017, une autre équipe de scientifiques a constaté que la variété Namikonga comporte des gènes qui limitent la multiplication du virus qui cause la CBSD, réduisant ainsi la progression de la maladie.
Selon la dernière étude dans la revue Research Reports, les résultats offrent des occasions de mener des recherches avec le but ultime de développer des biomarqueurs robustes pour les cultivateurs de manioc afin de développer une résistance durable à la CBSD.

Résultats des recherches bénéfiques pour Madagascar

Etant bénéfique pour les pays africains dont Madagascar, cette recherche peut être améliorée avec d'autres caractéristiques telles que le rendement, le goût et la résistance à d'autres facteurs de stress biologique. Faut-il rappeler que le manioc est cultivé dans toutes les régions de Madagascar et en particulier dans les provinces de Fianarantsoa et de Toliara qui fournissent plus de 65 % de la production nationale. Il constitue le deuxième aliment énergétique de base de la population malgache. Le manioc est cultivé sur une superficie de 350 000 hectares avec une production annuelle de 2 366 250 tonnes.
Concernant l’économie globale de cette filière, le manioc est essentiellement une culture de subsistance bien que la demande locale reste non satisfaite. Le commerce extérieur du manioc n’existe pas à proprement parler. En effet, Madagascar exportait aussi bien du manioc que des produits dérivés sous différentes formes. Actuellement, l’exportation de manioc est devenue insignifiante. A présent, des résultats de recherches sur le manioc sont appliqués dans le domaine agroalimentaire, en particulier dans la biscuiterie, la boulangerie et la pâtisserie.
Toutefois, une forte demande de production de ce tubercule est observée auprès des industries à Madagascar. Si l’on ne parle que de l’usine qui fabrique les sachets en plastiques à base de fécule de manioc. Par ailleurs, Madagascar projette de mettre en œuvre une distillerie industrielle d’éthanol combustible depuis 2016, dans la région de Bongolava. Avec une quantité de 50 tonnes de manioc, l’objectif est d’atteindre une capacité de production de 5 000 litres par jour.

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