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Population urbaine : Saturation des villes africaines

Population urbaine : Saturation des villes africaines

 

La population urbaine du continent africain est actuellement estimée à 472 millions. Elle a été multipliée par deux en vingt ans, d’après les informations publiées par les Nations Unies. Au cours des vingt prochaines années, elle devrait encore presque doubler et pourrait atteindre la barre symbolique d’un milliard d’habitants. L’Afrique deviendra alors à majorité urbaine.

Urbanisation rime avec pauvreté

Les villes africaines se gonflent avant tout de leur propre croissance démographique. L’exode rural n’est responsable que pour un tiers de ces cohortes de nouveaux citadins à qui il faut donner un accès au travail, au logement, à l’école, à la santé.
A titre d’illustration, la ville de Dakar a été conçue pour 300 000 habitants, elle en a aujourd’hui 3 millions. Initialement conçues pour 26 000 agents, les infrastructures nécessaires au fonctionnement de l’Etat sont aujourd’hui utilisées par 140 000 agents. Chaque administration est ainsi contrainte de louer des immeubles privés disséminés à travers la ville pour loger ses fonctionnaires.
Quant à la population d’Antananarivo, le million a été atteint en 2005. La densité moyenne est estimée à 12 000 habitants au kilomètre carré. Selon les statistiques de la Banque mondiale, le taux de pauvreté urbaine est de 52%.
Les bidonvilles progressent au rythme de cette poussée démographique que les Etats et les collectivités locales dépourvues de moyens financiers suffisants se trouvent dans l’incapacité de contenir. Aujourd’hui en Afrique, plus de 60% des urbains vivent dans un bidonville.

Des projets pour faciliter l’intégration des migrants

Des projets sont actuellement en cours de réalisation pour faciliter l’accueil des migrants : villes nouvelles, villes intelligentes, technopoles poussent en périphérie des vieilles capitales pour apporter une réponse « clé en main » aux maux des villes actuelles. Elles sont à la fois le moyen de satisfaire les aspirations des nouvelles élites urbaines et une façon de se projeter dans l’avenir.
Au Kenya, la construction de la cité technologique de Konza doit devenir la vitrine d’une Silicon Savannah où s’invente l’économie numérique africaine. Au Maroc, neuf villes durables sont programmées. D’autres projets plus modestes sont purement privés : Appolonia, au Ghana, mêle centres d’affaires et habitat pavillonnaire en garantissant « une oasis urbaine » avec des infrastructures de « classe mondiale ». Mais ces projets sont loin d’être à l’échelle de la vague humaine qui attend les villes africaines, et rares sont encore les gouvernements qui, à l’instar du Rwanda, essaient de penser leur développement urbain au niveau national. La ville nouvelle africaine est devenue un marché convoité, mais elle ne réglera pas les problèmes des villes actuelles.

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