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Marchés du pétrole : Des risques à court terme

D’après le rapport annuel World Energy Outlook 2016 sur l'investissement énergétique mondial de l'Agence internationale de l'énergie (AIE), les marchés du pétrole pourraient à nouveau traverser une mauvaise passe. Un risque à court terme pour les marchés pétroliers pourrait cette fois provenir de la direction opposée (une pénurie de nouveaux projets) si la baisse des dépenses amont de la filière en 2015-2016 se prolonge une année supplémentaire.
Le rapport indique également qu’en 2015, le volume des ressources en pétrole brut conventionnel ayant reçu un accord de développement a atteint son niveau le plus bas depuis les années 1950, et les données disponibles pour 2016 ne montrent aucun signe de reprise. On accorde beaucoup d'attention à la résilience remarquable de la production américaine de pétrole de schiste dans la période actuelle de déséquilibre de marché, et à sa capacité potentielle, en raison d'un cycle d'investissement court, à répondre en quelques mois à des fluctuations des cours. Néanmoins, une menace plane sur la production de pétrole « de base »: Les projets conventionnels fonctionnant à un rythme différent, avec des délais de trois à six ans entre la décision d'investissement et la production du premier baril. Selon les estimations, si en 2017, pour la troisième année consécutive, les approbations de nouveaux projets restent faibles, il serait de plus en plus improbable que la demande et l’offre puissent s’équilibrer au début des années 2020 sans un nouveau cycle d’expansion/récession pour l'industrie.
À long terme, la demande en pétrole dans notre scénario central se répartit principalement entre le fret, l'aviation et la pétrochimie, des domaines dans lesquels les alternatives sont rares, tandis que l’offre de pétrole, malgré des perspectives solides pour le pétrole de schiste américain, se concentre de plus en plus au Moyen-Orient. Il existe peu de substituts aux produits pétroliers tels que les carburants des camions et des avions ainsi qu’à ceux destinés à l'industrie chimique; ces trois secteurs représentent à eux seuls l'intégralité de la croissance de la consommation mondiale de pétrole. La demande totale des pays de l'Organisation de Coopération et de Développement Économiques (OCDE) chute d'environ 12 millions de barils par jour (mb/j) d'ici 2040, mais cette baisse est plus que compensée par l’augmentation de la demande des autres pays. L'Inde, principal responsable de la hausse de la demande, voit sa consommation de pétrole augmenter de 6 mb/j.
Du côté de l'offre, les projections de production de pétrole de schiste américain ont été revues à la hausse, demeurant plus élevée plus longtemps que dans les Perspectives de l'année dernière, bien que la production hors Organisation des Pays Exportateurs de Pétrole (OPEP) dans son ensemble soit toujours en retrait à partir du début des années 2020. Il est attendu que l’OPEP revienne à une politique de gestion active du marché, mais l’organisation voit cependant sa part dans la production mondiale augmenter pour atteindre 50 % en 2040. Le monde dépend de plus en plus du développement de la production en Iran (qui atteint 6 mb/j en 2040) et en Irak (7 mb/j en 2040) pour équilibrer le marché. L'épicentre du commerce pétrolier se déplace résolument vers l'Asie: les États-Unis éliminent pratiquement les importations nettes de pétrole en 2040.
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Rivolala Randrianarifidy
12/07/2017 16:28
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