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Recherche agricole : L’Afrique à la traîne

D’après l’Agricultural Science and Technology Indicators (ASTI), l’Afrique subsaharienne est très en retard en matière de recherche agricole. Seulement 15 100 chercheurs agricoles exercent en Afrique, avec une répartition très inégale.
Un ensemble d’indicateurs sur la recherche agricole dans quarante (40) pays d’Afrique subsaharienne a été publié par l’ASTI en avril 2017. Concernant quinze années couvrant la période allant de 2000 à 2014, ces indicateurs se rapportent à des aspects très variés de la recherche agricole ; allant du volume de financement à la place de la gent féminine parmi les chercheurs, en passant par les sources de financement, le nombre de chercheurs, leurs qualifications ou encore la part des budgets de recherche agricole dans le produit intérieur brut (PIB) des pays.
Dépenses en hausseAprès une stagnation dans les années 1990, les dépenses pour la recherche agricole ont beaucoup augmenté en Afrique subsaharienne entre 2000 et 2014, passant de de 1,7 à 2,5 milliards USD en 2011. Le Nigeria, l’Afrique du Sud et le Kenya se distinguent. Ces trois pays représentaient environ la moitié des dépenses effectuées en la matière dans la sous-région en 2014. Concernant Madagascar, les dépenses en matière de recherche agricole sont estimées à 10 millions USD.
Toutefois, seuls sept pays du continent en 2014 atteignaient les objectifs fixés par l’Organisation des Nations unies (ONU) et l’Union africaine (UA), considérant la part de la recherche agricole dans la portion du PIB consacrée à l’agriculture. Ces deux instituions recommandent en effet que la part de la recherche agricole représente au minimum 1% de l’ensemble du PIB consacré à l’agriculture.
Pour ce qui est du nombre de chercheurs, les quarante pays objets de l’étude employaient environ 15 100 chercheurs à plein temps en 2014 ; soit une augmentation de l’ordre de 70% par rapport au chiffre de l’an 2000.
A titre d’illustration, le Nigeria compte actuellement 2 975 chercheurs plein-temps, l’Ethiopie occupe la deuxième place avec 2 768 chercheurs. Vient ensuite le Kenya avec 1 179 chercheurs. Ces trois pays disposent de 46% de l’ensemble des chercheurs plein-temps de l’Afrique subsaharienne en 2014. A Madagascar, seulement 240 personnes travaillent dans le domaine de la recherche agricole. Mais si la majorité des pays du continent comptent moins de 100 chercheurs plein-temps, les données générales indiquent que le nombre de chercheurs dans la sous-région a cru de 63% entre 2000 et 2014.
Le rapport de l’ASTI invite les pays du continent à prendre des dispositions dès à présent pour faire face aux différents problèmes ainsi mis en exergue, à savoir l’augmentation du budget alloué à la recherche agricole et la formation des chercheurs.
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Rivolala Randrianarifidy
03/07/2016 16:12
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