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Tilapia : Menacé par un virus

Tilapia : Menacé par un virus

 

Le virus du lac Tilapia (TiLV) constitue actuellement une grave menace pour le tilapia sauvage et d'élevage. D’après l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), une maladie virale émergente a été observée chez les tilapias sauvages et d'élevage.

Une source de revenu très importante

En 2015, la production mondiale de tilapia* issue aussi bien de l'aquaculture que de la pêche, s'est élevée à 6,4 millions de tonnes, soit une valeur de 9,8 milliards USD. La FAO affirme que le tilapia fait partie des principales espèces d'aquaculture, en termes de volume, qui fournissent des aliments, des emplois et un gagne-pain pour des millions de personnes, y compris de nombreux petits exploitants. Le virus TiLV pourrait ainsi avoir une incidence sur la sécurité alimentaire mondiale et la nutrition, si les mesures de prévention en matière de biosécurité ne sont pas introduites.

Mise en garde de la FAO

L'avertissement a été lancé dans une alerte spéciale publiée par la FAO le 26 mai 2017. Le virus TiLV a d'abord été détecté en Israël en 2009, mais n'a été confirmé comme nouvelle maladie qu'en 2014. Cependant, plusieurs cas ont été aussi signalés dans d'autres régions du monde. Selon Melba Reantaso, responsable de l'aquaculture au sein de la FAO, tous les pays producteurs de tilapia et surtout ceux qui sont impliqués dans le transport de tilapia vivant devraient être vigilants et prendre des mesures appropriées de gestion des risques pour réduire la probabilité que les stocks importés soient infectés par le TiLV. A noter que cinq pays dans le monde, à savoir la Colombie, l'Équateur, l'Égypte, Israël et la Thaïlande sont touchés par la maladie. Des épidémies en Thaïlande ont affecté 90% des stocks de tilapia.

Pas de danger pour l’homme mais une menace pour la sécurité alimentaire

Le TiLV fait partie de la famille des virus Orthomyxoviridae, liée au virus de l'anémie qui a causé d'importants dégâts dans l'industrie du saumon. A ce jour, il ne présente aucun danger pour les êtres humains. Les poissons infectés par le virus présentent souvent une certaine léthargie, des lésions de la peau, des anomalies oculaires et une opacité des lentilles. Mais il existe encore beaucoup de zones d'ombre sur la maladie, telles que la question de savoir si les porteurs passifs du virus peuvent le transmettre et si des infections par du tilapia congelé sont possibles. Ainsi, les pays vulnérables au virus TiLV doivent mettre en place des stratégies de surveillance. La sensibilisation au TiLV dans tous les secteurs de la chaîne de valeur est tout autant importante avec une attention particulière accordée aux petits agriculteurs ayant un accès limité aux connaissances et à l'information.

Mobilisation internationale

Des mesures ont été déjà prises pour soutenir les pays touchés. L’objectif est d’adopter des mesures de biosécurité qui comprennent l'exigence de signaler une mortalité inhabituelle des poissons et des restrictions sur le mouvement des poissons vivants. Des efforts sont également en cours pour développer un vaccin. Par ailleurs, La Chine, l'Inde et l'Indonésie surveillent activement le TiLV. En Israël, un sondage épidémiologique devrait déterminer les facteurs influençant les faibles taux de survie et la mortalité.

* Le tilapia est un nom commun donné à des centaines d'espèces de poissons à de la famille des Cichlidae et son nom provient du genre cichlidé Tilapia. C'est le poisson d'élevage le plus populaire au monde, après la carpe et le saumon. La Chine, l'Indonésie et l'Égypte sont en les trois principaux producteurs en aquaculture.

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