A LA UNE
Economie informelle: Une chance et un défi

Le secteur informel est une composante essentielle de la plupart des économies subsahariennes. Selon les informations publiées par le Fonds Monétaire International (FMI), sa contribution au PIB s’échelonne entre 25% et 65% et où il représente entre 30% et 90% de l’emploi non agricole. Il ressort de l’expérience internationale que la part de l’économie informelle décroît quand le niveau de développement augmente ; la plupart des pays subsahariens devraient donc conserver des secteurs informels importants pendant encore de nombreuses années, ce qui est à la fois une chance et un défi pour les responsables de la politique économique.
Des études ont également révélé que la taille de l’économie informelle est importante en Afrique subsaharienne, surtout dans les pays exportateurs de pétrole et les États fragiles, et représentait en moyenne 38% du PIB entre 2010 et 2014. L’emploi informel contribue en moyenne à 60% de l’emploi total non agricole.
Du côté positif, le secteur informel fournit une réserve d’emplois bienvenue, aspect particulièrement important dans les pays où, pour des raisons de démographie, la population en âge de travailler est nombreuse et augmente plus vite que l’emploi dans le secteur formel. En même temps, le secteur informel tend à regrouper des activités dont la productivité est relativement faible, et cette faiblesse tend à se pérenniser lorsque ce secteur est important.
De ce fait, quand la part du secteur formel s’accroît, soit par la création de nouvelles entités dans ce secteur, soit par la formalisation d’entités du secteur informel, des gains de productivité peuvent être enregistrés et la base d’imposition peut s’élargir, ce qui facilite la mobilisation des recettes requises pour financer les services publics et concourir ainsi au processus de développement.
Comme les entreprises familiales constituent un filet de sécurité pour la population en âge de travailler, nombreuse et croissante, les autorités doivent utiliser un arsenal de mesures équilibré pour formaliser le secteur informel, en s’efforçant en priorité de favoriser les gains de productivité au lieu d’essayer de taxer davantage les entreprises familiales pour accroître les recettes. S’agissant en revanche des entreprises qui sont imposables mais choisissent de se soustraire partiellement ou totalement à l’impôt, la politique et l’administration fiscales devraient travailler à améliorer leur civisme fiscal.
Pour les dirigeants des pays de l’Afrique subsaharienne, le défi consiste donc à créer un environnement dans lequel le secteur formel puisse prospérer, tout en offrant la possibilité aux travailleurs du secteur informel de conserver voire d’améliorer leur niveau de vie.
-
Rivolala Randrianarifidy
21/06/2016 16:18
Partager cet article sur :