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Production aviaire : Victime du réchauffement climatique

D’après Eddy Decuypere, chercheur au laboratoire de physiologie animale de l'université de Louvain en Belgique, le dérèglement climatique augmente la vulnérabilité des volailles aux maladies bactériennes et aux parasites externes dans les zones tropicales.
Système immunitaire affaibli par la hausse des températures
Ainsi, une variation de la température de plus de 10°C affaiblit le système immunitaire des volailles et favorise le développement de certains parasites externes comme les poux, les tiques ou encore les acariens. Ces informations ont été recueillies lors d’un symposium sur la production de la volaille dans des conditions climatiques chaudes et humides, qui a réuni du 12 au 17 juin 2017 à Lomé, Togo, des chercheurs de l'Association mondiale des sciences aviaires (WPSA). L’évaluation de l'impact du stress climatique sur la production aviaire figure parmi les objectifs de cette rencontre.
Les études récentes effectuées par des chercheurs ont révélé qu’une variation de la température agit de façon générale sur le système endocrinien qui contrôle le métabolisme, la croissance et la reproduction des volailles. Ce qui suppose qu'une baisse ou une montée de la température aura un impact sur la production aviaire. En outre, les volailles ont un système de défense naturelle contre la froideur. Ce qui n'est pas le cas contre la chaleur. C'est la raison pour laquelle le stress climatique a un impact plus considérable sur la production aviaire en Afrique subsaharienne.
Les problèmes de nutrition tels que le manque d'appétit ou les troubles digestifs qui agissent sur la quantité et la qualité de la production aviaire ne sont pas à négliger.
Toutefois, les chercheurs affirment que la mauvaise productivité pourrait être évitée par une alimentation contrôlée des poulets et une bonne ventilation des poulaillers pour réduire la sensation de chaleur chez la volaille. L’adaptation des poussins aux fortes températures pendant leur vie embryonnaire est également en phase d’expérimentation. Il en est de même pour la manipulation de température pendant l’incubation. Le manque d'informations scientifiques sur l'alimentation et surtout sur le contrôle des maladies des volailles est aussi un facteur qui complique l'adaptation des éleveurs subsahariens au changement climatique. Par ailleurs, l'analyse des données biologiques des volailles ainsi que des bactéries et virus responsables de certaines de leurs maladies pourrait permettre de développer des traitements ciblés pour renforcer leur système immunitaire.
Faut-il rappeler que le dérèglement climatique pourrait entraîner une hausse de 50% des prix de l'alimentation animale d'ici à 2050, selon l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO). Cette hausse devrait se répercuter essentiellement sur le coût des volailles et des porcins dont la nutrition représente 75% du prix de revient.
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Rivolala Randrianarifidy
20/06/2017 15:31
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