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Vers la disparition totale de la forêt de Menabe Centrale

Une menace à ne pas prendre à la légère. Une étude scientifique a démontré que la forêt de Menabe Centrale pourrait disparaître complètement avant 2050 avec le rythme actuel de déforestation. Cette conclusion a été tirée suite à une étude d’observation de l’évolution de la déforestation dans cette zone de 1973 à 2010. Il a d’ailleurs été constaté qu’entre 2008 et 2010, la moyenne annuelle de déforestation dans le Menabe-Antimena est estimée à 1820 ha.
« L’effet serait catastrophique et irréversible pour la biodiversité de Madagascar, et pour toute la région. Cela marquerait aussi la fin de l’écotourisme dans le Menabe, qui est connue comme une région qui regorge de sites écotouristiques renommés (Tsingy de Bemaraha, Allée des Baobabs, Forêt de Kirindy, Réserve spéciale d’Andranomena, …) », previent le WWF.
Face à cette situation, cette Organisation Non Gouvernementale appelle à une prise de conscience de tous, notamment les natifs de la région, les médias, les autorités de la Région Menabe et l’ensemble de la société civile. Toutefois, cette région n’est pas la seule menacée. La prise de conscience au niveau national est de mise. La déforestation dans le pays fait, en effet, partie des plus préoccupantes dans le monde tropical. 35 000 hectares ainsi que 75% des espèces végétales d'origine disparaissent chaque année à Madagascar. Or, actuellement, les forêts ne couvrent que 20% de la surface du pays.
Différents projets ont été montés pour lutter contre ce fléau mais force est de constater que les résultats restent moindres. Et pour cause, le pays figure parmi les plus pauvres au monde et une grande partie de la population voit en ces forêts une source de leur revenu ou d’énergie, entre autres, à travers l’utilisation des charbons et des bois de chauffe. D’un autre côté, la population fait également partie des moins instruits et les paysans ont souvent recours à des pratiques agricoles très nuisibles comme le tavy. Etant donné que la sortie de la pauvreté ne semble pas encore être aperçue à l’horizon, le pire est à craindre pour l’avenir de la faune et de la flore à Madagascar.
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