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La pauvreté malgache décortiquée

La pauvreté malgache décortiquée

 

Le bureau de la Banque mondiale à Madagascar met à disposition du grand public les résultats de ses recherches. C’est dans le cadre du « Knowledge Fair » organisé sous le thème de « Développement de Madagascar : réalités et potentialités », qui se tient les 21 et 22 mars 2017 dans les locaux de la Banque Mondiale à Anosy. La pauvreté, la gouvernance locale, l’éducation, la santé, l’énergie et l’agriculture sont les axes discutés durant ces deux jours.

« Les variations de fortune et persistance de la pauvreté à Madagascar : Récentes découvertes » a été le premier thème discuté dans la matinée du 21 mars 2017, une étude réalisée par les économistes de la Banque Mondiale, Theresa Osborne et Nadia Belghith. Les études d’Osborne et Belghith se situent surtout entre 2001 et 2012. Elles ont alors rapporté que le taux de pauvreté a légèrement diminué durant cette période mais reste extrêmement élevé atteignant 70,7% en 2012. Pire encore, « le niveau de consommation du pauvre moyen malgache aurait été en 2012 inférieur de 32,2% à celui d’une personne se situant au niveau du seuil de pauvreté ».

Plusieurs facteurs ont été indiqués comme étant la cause de cette situation dramatique malgache. Les chocs climatiques notamment la sécheresse, les cyclones et les pluies tardives, auraient fortement contribués à l’intensification de la pauvreté et l’inégalité. Or dans le pays, il n’existe pas de vrais mécanismes qui permettraient aux pauvres de se protéger de ces chocs climatiques soit des mécanismes qui les aideraient à ne pas épuiser leurs actifs et compromettre leurs investissements.

D’un autre côté, la rentabilité de l’agriculture aurait également été affectée par « un ensemble de politique visant à isoler le pays de la hausse des prix mondiaux du riz, qui ont diminué de façon disproportionnée le prix à la production après 2005 et a intensifié la pauvreté rurale ». Soit une mesure qui a bénéficié aux consommateurs urbains et pénalisé les agriculteurs qui représentent la grande majorité malgache. Ajouté à cela, il y avait la détérioration des conditions et coût de transport.

Pour faire face à cette situation, les ménages ruraux ont dû diversifier leur source de revenus dans le secteur non agricole. Or, la structure des secteurs non agricoles du pays implique de lourdes pertes économiques. « Ces entreprises sont trop petites pour être efficaces, employant trop peu de de capitaux et de main-d’œuvre », rapporte les économistes. Les solutions se situeraient donc au niveau de la politique publique elle-même.

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