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Vers une importante hausse du prix de la vanille

Les cours de la vanille de Madagascar continuent de flamber. Si le prix du kilo est passé de 65 euros à l’exportation en 2014 à 205 euros à l’exportation en 2015, les cours sont actuellement autour de 400 euros. Une tendance haussière qui continuera cette année 2017, à en croire les prévisions des spécialistes de cet or noir. La flambée du prix pourrait, en effet, se poursuivre.
« Même en baisse, la demande de vanille reste soutenue et la désorganisation locale entre les acteurs empêche toute baisse significative, pour l’instant. Tous les acteurs prévoyaient une baisse fin 2016. Force est néanmoins de constater qu’à fin octobre les prix ont été fermes et avoisinent les 400 USD le kilo. Il ne semble pas que cette baisse aura lieu avant la fin du 1er semestre 2017 », peut-on lire sur le site d’Euro Vanille.
Paradoxalement, si les prix ont augmenté, la qualité de la vanille de Madagascar se dégrade. « La hausse de ces dernières années profite principalement aux planteurs et aux collecteurs qui, grâce aux bénéfices engrangés ont pu acheter des vanilles qu’ils ont conservées sous vide, ce qui entraine en plus une dégradation de la qualité. Cette année (2016) les planteurs ont vendu jusqu’à 53 USD le kilo de vanille verte. Pour rappel, il faut environ 6 kilos de vanilles vertes pour exporter 1 kilo de vanille », explique toujours Euro Vanille.
Cette dégradation de la qualité résulte de l’empressement des producteurs à récolter des gousses, bien avant leur maturité même. La crainte de l’effondrement des prix et des vols sont indiqués comme étant la cause de cette attitude. Une attitude qui risque de porter lourdement préjudice à la filière elle-même. D’un autre côté, Le Monde dénonce également dans son reportage intitulé, « Vanille de Madagascar, le goût amer de la spéculation », que : « La vanille est devenue si chère que tout est bon pour « gonfler » artificiellement sa quantité. Au milieu de gousses, cachés dans les bottillons, on a déjà retrouvé des clous ou des rayons de roues de vélo. Mais ce qui exaspère le plus les acheteurs, c’est la technique du « sous-vide ». Utilisée pour conditionner la vanille sèche avant son exportation en Europe ou aux Etats-Unis, la méthode a été détournée de son utilisation initiale pour que les gousses se gorgent d’eau avant d’être vendues ».
C’est d’ailleurs l’une des raisons pour lesquelles de plus en plus de multinationales ont décidé d’investir en amont pour mieux maitriser la collecte, la préparation et l’export et de bénéficier de vanilles de meilleure qualité. Une décision qui coûte cher et qui, bien sûr, se fait sentir sur les prix de vente.
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Judicaelle Saraléa
06/01/2017 16:24
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