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Le secteur bancaire exposé à des risques élevés

La forte rentabilité et la stabilité des dépôts. Telles sont, entre autres, les « amortisseurs » qui protègent le secteur bancaire malgache des différents risques qualifiés comme étant élevés par le Fonds Monétaire International (FMI). Cette institution de Bretton Woods a, en effet, publié un rapport d’évaluation de la stabilité du secteur financier à Madagascar. Un rapport qui s’inspire de la mission « Programme d’évaluation du secteur financier » (PESF) qui s’est rendu à Madagascar en octobre 2015 et dont les résultats ont été examinés avec les autorités au cours de la mission relevant du cadre de la première revue du programme suivi par le FMI en juin 2016.
« L’analyse de la stabilité effectuée dans le cadre du PESF a fait apparaître des scénarios plausibles conduisant à une forte augmentation des pertes sur crédits dans un contexte de recouvrement difficile des créances. Les vulnérabilités — en particulier de certaines des petites banques moins bien capitalisées— pourraient s’intensifier rapidement si un essor soutenu des prêts venait à se produire », peut-on lire dans ledit rapport. Les analyses macro prudentielles lancées par les autorités récemment seraient alors très importants vue la situation.
Le FMI souligne également la grande nécessité des ressources additionnelles et de la volonté politique dans la mesure où le contrôle bancaire à Madagascar n’aurait pas encore la capacité de détecter les risques avant qu’ils n’apparaissent. « Les travaux de la Commission de supervision bancaire et financière (BSBF) sont trop souvent orientés vers la conformité. Les activités de contrôle sur place ne sont pas aussi fréquentes qu’il le faudrait et ne sont pas hiérarchisées selon le risque. Pour que le contrôle soit efficace, il faudra adopter une approche fondée sur les risques, accroître sensiblement le nombre des effectifs formés, en particulier pour le contrôle sur place, et renforcer l’indépendance des autorités de contrôle », révèle toujours le rapport du FMI. L’institution recommande également le renforcement de la règlementation ainsi que le contrôle des institutions de microfinance pour qu’il soit plus fondé sur les risques et devienne plus volontariste.
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Judicaelle Saraléa
20/12/2016 16:17
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