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Croissance économique en Afrique : Un ajustement est nécessaire

Croissance économique en Afrique : Un ajustement est nécessaire

 

Selon le dernier rapport du Fonds Monétaire International (FMI) sur les Perspectives économiques régionales pour l’Afrique subsaharienne, le taux de croissance économique de l’Afrique subsaharienne devrait descendre à son plus bas niveau depuis plus de deux décennies. Ce rapport avertit que le taux de croissance moyen devrait tomber à 1,4% en 2016, niveau inférieur à la moitié de celui de 2015 et très loin des 5% enregistrés sur la période 2010–2014. Par ailleurs, le PIB par habitant devrait aussi se contracter pour la première fois depuis 22 ans.
D’après Abebe Aemro Selassie, Directeur du Département Afrique au sein de cette institution, le plus bas niveau des cours des produits de base et les conditions financières sensiblement durcies constituent les facteurs principaux de ce ralentissement spectaculaire. Il en est de même pour le retard des réactions des autorités des pays concernés.

Trajectoires économiques divergentes

D’une part, les pays qui ne dépendent que très peu des exportations de produits de base, soit environ la moitié des pays de la région, continuent d’afficher de bons résultats et affichent des taux de croissance d’au moins 4%. Ils bénéficient de la diminution de leur facture pétrolière, de l’amélioration du climat des affaires et du niveau élevé des investissements d’infrastructure. Ainsi, des pays tels que la Côte d’Ivoire, l’Éthiopie, le Sénégal et la Tanzanie devraient encore enregistrer des taux de croissance de plus de 6% au cours des deux prochaines années. D’une autre part, la majorité des pays exportateurs de produits de base dont le pétrole subissent de graves tensions économiques. A titre d’illustration, les répercussions du choc initial se propagent désormais au-delà du secteur pétrolier et touchent l’ensemble de l’économie, et le ralentissement de l’activité risque de se pérenniser en Angola et au Nigeria.

Nécessité d’une prise de mesure décisive

Le rapport du FMI met en exergue la nécessité d’un ajustement des politiques publiques pour stimuler la croissance dans les pays les plus concernés. Vu l’ampleur et la persistance du choc, et comme les amortisseurs sont épuisés, un rebond de la croissance nécessitera un effort d’ajustement beaucoup plus soutenu, fondé sur un ensemble complet de politiques publiques formant un tout cohérent sur le plan interne afin de rétablir la stabilité macroéconomique. En outre, le rapport encourage les banques centrales à laisser le taux de change absorber complètement les pressions extérieures et à resserrer la politique monétaire lorsque cela est nécessaire pour contrer une hausse prononcée de l’inflation. Il faut également réduire durablement les déficits budgétaires.

Les pays de l’Afrique subsaharienne qui ont continué à bénéficier d’une croissance vigoureuse ont aussi vu leurs déficits budgétaires se creuser et leur endettement s’accroître ces dernières années, en raison surtout de l’augmentation des dépenses de développement. Dans ces pays, il est nécessaire, selon le rapport, de trouver un meilleur équilibre entre la nécessité d’accroître les dépenses d’investissement et le souci de préserver la viabilité de la dette.

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