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Afrique subsaharienne : Doper la croissance

Afrique subsaharienne : Doper la croissance

 

Selon la dernière édition du rapport du Fonds monétaire international (FMI) sur les perspectives économiques régionales pour l’Afrique subsaharienne, le taux de croissance économique de l’Afrique subsaharienne devrait descendre à son plus bas niveau depuis plus de deux décennies. Le taux de croissance moyen devrait tomber à 1,4% en 2016, niveau inférieur à la moitié de celui de l’année précédente et très loin des 5% enregistrés sur la période 2010–2014. Par ailleurs, le produit intérieur brut par habitant devrait aussi se contracter pour la première fois depuis 22 ans.

D’après Abebe Aemro Selassie, Directeur du Département Afrique du FMI, ce ralentissement spectaculaire est dû particulièrement à l’environnement extérieur qui s’est détérioré pour beaucoup de pays de la région, notamment parce que les cours des produits de base sont à leur plus bas niveau depuis plusieurs années et les conditions financières se sont sensiblement durcies. Aussi, les autorités dans un grand nombre des pays les plus touchés par ces chocs ont réagi avec beaucoup de retard et de façon parcellaire, ce qui a eu pour effet de décourager l’investissement privé et d’empêcher de nouvelles sources de croissance de se développer.

Un ajustement est nécessaire

En outre, le rapport a révélé que la croissance économique pourrait remonter à près de 3% en 2017 si les autorités, en particulier dans les plus grands pays de la région, prennent des mesures décisives au cours des prochains mois. En effet, un ajustement des politiques publiques est indispensable pour stimuler la croissance dans les pays les plus touchés. Le FMI recommande ainsi un effort d’ajustement beaucoup plus soutenu, fondé sur un ensemble complet de politiques publiques formant un tout cohérent sur le plan interne, afin de rétablir la stabilité macroéconomique pour un rebond de la croissance. Le rapport encourage aussi les banques centrales à laisser le taux de change absorber complètement les pressions extérieures et à resserrer la politique monétaire lorsque cela est nécessaire pour contrer une hausse prononcée de l’inflation pour les pays qui n’appartiennent pas à une union monétaire.

Pour ceux qui sont membres d’une union monétaire, et qui ne peuvent pas jouer sur le taux de change, les mesures d’ajustement nécessaires pour contrer le choc seront probablement encore bien plus lourdes et le rapport souligne qu’il convient de réduire considérablement le financement des déficits budgétaires excessifs par la banque centrale. Les pays de la région qui ont continué à bénéficier d’une croissance vigoureuse ont aussi vu leurs déficits budgétaires se creuser et leur endettement s’accroître ces dernières années, en raison surtout de l’augmentation des dépenses de développement. Dans ces pays, il est nécessaire, selon le rapport, de trouver un meilleur équilibre entre la nécessité d’accroître les dépenses d’investissement et le souci de préserver la viabilité de la dette.

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